Ce retournement est le résultat d’un long processus visant à établir un bilan objectif et lucide du mandat de maire de Roger Nols, qui s’est étendu de 1970 à 1989, année de sa démission retentissante. Des tracts électoraux appelant à expulser les immigrés, la réception en 1984 de Jean-Marie Le Pen, fondateur du Front national français, sa promenade à dos de chameau pour critiquer la présence de Maghrébins, sans oublier la fermeture d’écoles et une gestion financière désastreuse… Le passage de Roger Nols à la tête de Schaerbeek a terni l’image de la commune et a causé de sérieux dégâts dont les répercussions se font encore sentir aujourd’hui.
Né en 1922 et décédé en 2004, Roger Nols a toujours été favorisé par les urnes. L’ivresse du pouvoir pour un homme politique presque intouchable grâce à ses votes de préférence. Mais un “opportuniste” tout compte fait. Pas besoin de tourner autour du pot, disent les conclusions du Brussels Studies Institute, collectif de professeurs d’universités mandaté par l’équipe du bourgmestre en titre Bernard Clerfayt (DéFi) afin de dresser l’inventaire des années Nols et l’héritage qu’il laisse plus de 30 ans après son départ.
Lorsque cette analyse a été lancée, nous étions en plein débat sur la place dans l’espace public des statues représentant des personnages problématiques liés à la colonisation belge au Congo. Nous étions aussi peu après l’interpellation du MRAX, le Mouvement de lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie. En 2017, son président demandait le retrait du buste de Roger Nols. Un buste installé au premier étage de l’hôtel communal après sa disparition, comme l’avaient eue les précédents bourgmestres de Schaerbeek (Reyers, Colignon, Dailly, Meiser, Williot…).
