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Le Luxembourg en première ligne dans le domaine médical : une étude sur la gestion de la bronchiolite

Le Luxembourg en première ligne dans le domaine médical : une étude sur la gestion de la bronchiolite

Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Quand le Luxembourg se retrouve en première ligne dans le domaine médical, il ne faut pas bouder son plaisir. Eurosurveillance, la très estimable revue scientifique européenne en ligne, a montré dans un rapport, chiffres et graphiques à la clef comment le pays s’était organisé pour mener à bien une campagne visant à combattre la bronchiolite le plus efficacement possible.

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Le fort taux d’hospitalisation en 2022 dû au VRS (virus respiratoire syncytial) a alerté, mettant à rude épreuve les capacités du pays et obligeant parfois le transfert de patients d’unités de soins intensifs en pédiatrie vers l’étranger.

Beaucoup moins de bébés hospitalisés

Mobilisés, les pédiatres du pays sont passés à l’action. Le Conseil Supérieur des Maladies Infectieuses a recommandé en juillet 2023 une prophylaxie à dose unique de nirsevimab, un anticorps monoclonal connu sous son nom de médicament, Beyfortus. Une injection conseillée pour tous les bébés nés entre le 1er octobre 2023 et le 30 mars 2024, les nourrissons nés entre le 1er janvier et le 30 septembre 2023 (rattrapage) et les enfants de moins de deux ans et plus présentant des facteurs à risque d’infection respiratoire grave. Cette recommandation a été suivie en 2023 par une campagne nationale de vaccination.

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«Nous avons pu mener cette action car nous disposions d’un stock nécessaire alors que la France, par exemple, a connu des soucis d’approvisionnement. Nous avons aussi déployé la logistique nécessaire avec l’encadrement adéquat pour cette campagne», explique Joël Mossong, épidémiologiste à la direction de la Santé. «La majorité des parents étaient favorables à cette injection. On a ainsi pu démontrer un impact majeur. Beaucoup moins de bébés ont été hospitalisés et la répartition par tranche d’âge a sensiblement changé.»

En 2023, 241 enfants de moins de 5 ans ont été hospitalisés pour une infection au VRS contre 389 en 2022, ce qui représente une diminution de 38%. Un chiffre qui passe carrément à 69% des cas chez les nourrissons de moins de 6 mois (232 contre 72). Les pics se sont produits au cours de la semaine 47 en 2022 et au cours de la semaine 48 en 2023.

Le pic des contaminations s’est produit un peu plus tôt en 2023. © PHOTO : Eurosurveillance

Pendant les périodes d’étude (semaine 39 à 52), l’âge moyen des enfants hospitalisés était plus élevé en 2023 (14,4 mois) qu’en 2022 (7,8 mois). Les nourrissons, jusqu’à l’âge de 6 mois, formaient le groupe d’âge le plus important des admissions en 2022 (59,6%) alors qu’ils représentaient 29,9% des admissions en 2023. Dans les quatre maternités du pays, 84% des bébés ont reçu une injection, c’est-à-dire que 1.277 doses ont été administrées pour 1.524 naissances.

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Parmi les 241 enfants de moins de 5 ans hospitalisés pour une infection par le VRS en 2023, 213 (88,4%) n’avaient pas reçu d’injection de Beyfortus. Parmi les nourrissons hospitalisés jusqu’à l’âge de 6 mois, 47, soit 65,3% n’étaient pas vaccinés.

En 2022, près de 60% des enfants pris en charge étaient des nourrissons de 0 à 6 mois. © PHOTO : Eurosurveillance

Une durée sensiblement réduite

La durée d’hospitalisation a été significativement réduite, passant d’une moyenne de 5,1 jours en 2022 à 3,2 jours en 2023. Une réduction encore plus marquée chez les nourrissons de moins de 6 mois (5,6 jours en 2022 contre 3,4 jours en 2023). Le nombre total de jours d’hospitalisation liés au VRS a diminué, passant de 1.984 en 2022 à 771 en 2023.

Le Beyfortus a ainsi montré une efficacité entre 74 et 86% contre les infections des voies respiratoires inférieures causées par le RSV chez les nourrissons en bonne santé. Dans un contexte de couverture vaccinale dite modérée à élevée (84%), l’étude est concluante quant à l’efficacité du nirsevimab. Cette campagne a contribué aussi au maintien de la planification hospitalière de routine, permettant à la plupart des interventions médicales programmées de se dérouler comme prévu contrairement à l’année précédente. Précisons aussi que cette étude n’a pas été commandée par une firme pharmaceutique.

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Il faut toutefois faire preuve de prudence car seules deux saisons ont été comparées. La forte intensité de l’épidémie de 2022 pourrait être partiellement attribuée à l’épuisement de l’immunité résultant de la circulation réduite du VRS lors de la mise en œuvre des mesures d’atténuation de la Covid-19. Cette étude ne couvre pas non plus la totalité de la saison 2023-2024 du RSV même si le pic a déjà eu lieu.

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Cette observation a petite échelle va cependant inciter d’autres pays à évaluer ce dispositif. «Ça conforte tout à fait les hypothèses que nous avions pu faire», commentait chez nos confrères de France Inter, Christèle Gras-Le Guen, professeur de pédiatrie au CHU de Nantes et coordinatrice de la campagne en France. «Nous avions cette impression clinique sur le terrain. On voyait beaucoup moins de très jeunes bébés en soins critiques.»

Le Luxembourg est le premier pays à publier ces données. «D’habitude, le Danemark et la Grande-Bretagne sont pionniers en matière de ce type de publications en Europe», précisait encore Joël Mossong.
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2024-02-02 22:17:36

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