La nation d’Asie centrale du Kirghizistan a annulé dimanche unilatéralement les exercices militaires conjoints entre les six nations composant l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) dirigée par la Russie, moins d’un jour avant qu’ils ne devaient commencer sur son territoire.
Le ministère kirghize de la Défense n’a pas précisé la raison de l’annulation des exercices de commandement et d’état-major “Indestructible Brotherhood-2022”, qui devaient se tenir dans les hautes terres balayées par les vents de l’est du pays du lundi au vendredi.
Selon des rapports antérieurs, les exercices devaient impliquer des membres de l’armée des membres de l’OTSC de Russie, d’Arménie, de Biélorussie, du Kazakhstan, du Kirghizistan et du Tadjikistan, et se concentrer sur la sécurisation des cessez-le-feu. Des observateurs de cinq autres États, dont la Serbie, la Syrie et l’Ouzbékistan, avaient également été invités.
La décision de Bichkek est la dernière indication que des tensions pourraient mijoter au sein de l’alliance, formée au début des années 1990 après l’effondrement de l’Union soviétique. Le mois dernier, l’Arménie a sauté un exercice de deux semaines organisé par le collectif au Kazakhstan, après avoir critiqué le bloc pour ne pas s’être ouvertement rangé à ses côtés après que des combats à grande échelle ont éclaté à sa frontière avec l’Azerbaïdjan non membre en septembre.
La Russie et d’autres pays de l’OTSC ont effectivement rejeté la demande d’aide militaire d’Erevan, émise quelques heures après le début des hostilités et limité leur réponse à l’envoi de missions d’enquête à la frontière. Les autorités arméniennes avaient accusé le gouvernement azerbaïdjanais de Bakou d’utiliser de l’artillerie lourde et des drones de combat pour frapper des positions de l’armée arménienne.
Malgré ses ambitions apparentes de fournir un pendant à l’OTAN, l’OTSC a parfois eu du mal à définir son objectif exact. Le fait de ne pas s’être engagé dans de nombreuses crises de sécurité parmi ses membres au fil des ans a incité les analystes à remettre en question sa viabilité.
Au printemps dernier, le bloc a regardé impassiblement deux membres, le Kirghizistan et le Tadjikistan, engagés dans une sanglante dispute frontalière.
L’attention de l’OTSC s’est plutôt portée plus intensément sur l’amélioration de la préparation aux retombées potentielles de l’Afghanistan, qui partage une longue frontière avec le Tadjikistan. Le mois dernier, la Russie avait environ 5 000 soldats stationnés dans ce pays, contre 7 000 en janvier, le Kremlin ayant réduit sa présence militaire pour reconstituer ses rangs en Ukraine au milieu de la guerre de huit mois.