Le ministère japonais de la Défense s’est dit alarmé par les nouvelles menaces de Russie et s’inquiète de plus en plus de Taïwan, dans un rapport annuel publié alors que Tokyo envisage d’augmenter considérablement ses dépenses militaires.
Le document comprend un chapitre sur l’invasion russe de Ukrainequi, selon elle, risque d’envoyer le message “qu’une tentative de modifier unilatéralement le statu quo par la force est acceptable”.
Le document, publié vendredi, passe en revue le paysage de la sécurité mondiale et les menaces spécifiques au Japon, et indique que la Russie craignait de « renforcer et approfondir davantage ses relations avec la Chine ».
Il avertit également que Moscou pourrait de plus en plus s’appuyer sur sa capacité nucléaire comme moyen de dissuasion, ce qui pourrait à son tour signifier une augmentation de l’activité autour de Japonoù les sous-marins nucléaires russes sont régulièrement actifs.
Le Japon a soutenu les sanctions menées par les États-Unis et l’Union européenne contre Moscou, et a vu une activité militaire russe accrue autour de son territoire.
En mai, des avions militaires chinois et russes ont effectué des vols conjoints près du Japon immédiatement après une réunion du groupe Quad dirigé par les États-Unis à Tokyo.
Le document de défense consacre également une place importante à Taïwan. Il comprend l’aperçu le plus détaillé à ce jour de la situation sécuritaire dans l’île et note que « depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, Taïwan travaille à renforcer encore ses efforts d’autodéfense ».
Le document de cette année a été publié alors que l’on s’attend de plus en plus à ce que le Japon augmente considérablement ses dépenses de défense.
Alors que le budget de la défense augmente depuis des années, le Japon a toujours le ratio dépenses militaires/produit intérieur brut le plus bas parmi les pays du Groupe des Sept.
Kishida a publiquement soutenu l’augmentation des dépenses et son parti au pouvoir a pour objectif à long terme un budget de la défense égal à 2% du PIB, bien que les experts disent qu’il pourrait être difficile d’atteindre ce chiffre rapidement.
L’armée japonaise n’est pas officiellement reconnue dans la constitution d’après-guerre du pays et les dépenses se limitent au financement de capacités théoriquement défensives.
Le rapport continue de décrire la Chine comme un “fort problème de sécurité”, ajoutant que le risque posé par Pékin “s’intensifie ces dernières années”.
Il répète de même que Corée du Nord pose des “menaces graves et imminentes” continues, qui, selon elle, “s’intensifient”.