Le Hamas se bat jusqu’à la mort et sème des cadavres dans les villes proches de Gaza

Les militants du Hamas et de nombreux habitants ont quitté Gaza samedi avec un désir de vengeance qui a ensanglanté les petites villes agricoles entourant l’enclave. La majorité des victimes ont eu lieu dans ces premières heures de confusion et de chaos au cours desquelles une défaillance colossale du système de sécurité a ouvert les portes d’Israël à l’ennemi et l’ennemi a massacré les voisins qui se croyaient en sécurité derrière la barrière de séparation. Certains ont échappé à la mort parce qu’ils ont été choisis comme otages et emmenés à l’intérieur de la bande de Gaza comme butin précieux pour un futur échange de prisonniers.

Le cauchemar qui a commencé samedi pour les Israéliens n’est pas terminé, loin de là. Le Hamas et le Jihad islamique maintiennent leurs positions à l’extérieur de Gaza et l’armée a signalé des combats à “Be’eri, Kfar Azza, Zikim, Nahal Oz, Kissufim et d’autres points”. Le col d’Erez, principal point d’accès à la bande de Gaza, reste également aux mains d’islamistes désireux de prolonger cette situation le plus longtemps possible car ils savent que la guerre sera longue et qu’ils devront bientôt se battre dans leurs propres rues. Les forces armées ont porté à 29 le nombre de trous ouverts par les Palestiniens dans la barrière de séparation et ont reconnu que la majorité n’a pas réussi à les refermer jusqu’à présent.

Chaos et insécurité

Le chaos et l’insécurité règnent dans le sud d’Israël, où la nervosité a conduit les forces de sécurité à ouvrir le feu sur des Israéliens qu’elles ont pris pour des infiltrés ennemis. La volonté des personnels en uniforme est d’évacuer la population civile pour procéder à une opération de nettoyage rue par rue, maison par maison, mais cela est impossible en plein combat. Le porte-parole militaire, Daniel Hagari, a assuré qu’ils avaient tué “des centaines de terroristes” et réussi à en arrêter “des dizaines”, mais le combat continue. Hagari a appelé à la patience pour demander des explications sur l’erreur dans les systèmes de sécurité, car “nous sommes maintenant au milieu d’une guerre”.

Un porte-parole du Hamas a confirmé son intention de prolonger les combats à l’extérieur autant que possible et a déclaré que “nous avons réussi à repousser l’attaque ennemie pendant la nuit et le jour”. Il a en outre expliqué qu’ils maintenaient une ligne d’approvisionnement pour apporter de l’aide et des munitions à leurs troupes. Cette situation représente une menace permanente pour la sécurité en raison du risque élevé que certains militants se trouvent déjà dans d’autres points beaucoup plus éloignés de l’intérieur d’Israël pour commettre des attaques à l’avenir.

Lors des dernières opérations aériennes, l’armée a démoli les maisons des dirigeants du Hamas, mais les dirigeants du mouvement se trouvaient dans les tunnels dès la première minute de l’offensive. Les civils de la bande de Gaza sont ceux qui ne disposent d’aucun abri pour se protéger des bombardements massifs de cette « revanche » promise par Benjamin Netanyahu.

L’Egypte et le Liban

Le Hamas a demandé aux Arabes d’Israël et de Cisjordanie de se soulever contre l’État juif, mais pour l’instant, il a obtenu une solidarité sous la forme d’attaques du Liban et de l’Égypte. La milice chiite Hezbollah a lancé des mortiers contre les fermes de Chebaa et l’artillerie israélienne a immédiatement répondu. Quelques heures plus tard, les médias égyptiens rapportaient la mort de deux touristes israéliens et de leur guide à Alexandrie, tués par un policier.

Les fronts se multiplient pour un gouvernement israélien qui, comme le reste du pays, reste en état de choc après l’opération surprise terrestre, maritime et aérienne du Hamas. En plus de maintenir leurs positions sur le territoire israélien, les islamistes ont atteint un autre objectif important avec la capture de dizaines d’otages. Le ‘Wall Street Journal’ a rapporté les premiers contacts de l’exécutif de Netanyahu avec l’Egypte pour demander une médiation dans cette crise de prisonniers à grande échelle. Le groupe radical a annoncé qu’il avait deux exigences pour les libérer : « Nettoyer totalement les prisons israéliennes des prisonniers palestiniens » et « la levée du blocus ».

Le rôle de l’Égypte sera une fois de plus fondamental dans une future négociation et, depuis la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a également proposé de lancer des efforts diplomatiques pour calmer la situation. Les Turcs entretiennent de bonnes relations avec les Israéliens et avec le Hamas, qui possède un bureau politique à Istanbul. Erdogan a rappelé que « ce conflit a toujours été au centre de la plupart des conflits dans la région » et a défendu qu’« il est désormais nécessaire d’établir un État palestinien avec sa capitale à Jérusalem », comme l’exige la solution à deux États.

Alors qu’Israël recevait des messages de soutien de l’Occident et que Netanyahu s’entretenait pour la deuxième fois avec Joe Biden, le soutien au Hamas venait d’Iran. Le président Ibrahim Raïssi a défendu le « droit légitime des Palestiniens à se défendre » et a pointé les Israéliens comme « responsables de l’instabilité dans la région ».