Entretien… Quels sont vos attentes pour le Salon des banques de l’Uemoa ? En juillet dernier, nous avons organisé la 3ème édition du Forum de la Pme sénégalaise, axé sur le financement des Pme. L’obtention d’un financement massif et sécurisé est l’une des principales préoccupations des Pme. Lors de ce forum, le Premier ministre a lancé le Guichet unique d’accès au financement (Guf), www.senegalpme.sn . Cette plateforme vise à faciliter l’éligibilité des Pme au financement en agissant comme un tiers de confiance. Le Salon des banques de l’Uemoa prolonge les actions du Guichet unique de financement. Nous y plaiderons en faveur de notre plateforme, qui est unique en Afrique, et permettra aux différents acteurs, tels que les institutions financières, les structures d’appui et d’encadrement, et les Pme, de converger en un seul point. Cela facilitera l’accès au financement pour les Pme. Lors du Forum des Pme, nous avons validé l’objectif de faire passer la part des banques finançant les Pme de moins de 10% à 30% d’ici 2028, soit une augmentation significative du financement des Pme.
Vous prônez la digitalisation des entreprises, n’est-il pas difficile pour les Pme de se formaliser et se digitaliser en même temps ? La digitalisation est devenue une nécessité incontournable pour les entreprises, surtout après l’impact du Covid-19. Nous avons pour objectif d’accompagner 5000 Pme vers la digitalisation en 4 ans, et nous sommes déjà à 4000. Nous croyons que la formalisation et la digitalisation doivent aller de pair, car elles contribuent à la croissance de l’entreprise. Par exemple, les Pme ont besoin d’être accompagnées pour améliorer leur comptabilité et leur marketing grâce à des outils numériques. Nous avons constaté une amélioration significative du chiffre d’affaires et des bénéfices nets des entreprises que nous accompagnons vers la digitalisation.
Vous avez travaillé avec le Président Macky Sall pendant 12 ans. Êtes-vous satisfait de cette collaboration à la veille des élections présidentielles ? La victoire du Président Macky Sall repose en partie sur l’esprit de Yokkuté, qui consiste à comprendre les besoins de la population et à y répondre. Malgré les crises internationales, le Sénégal est devenu l’une des nations les plus dynamiques du monde, grâce à une vision claire et à la mise en œuvre de politiques de développement. Je suis convaincu que la mise en œuvre de cette vision et les ajustements nécessaires seront déterminants pour l’élection présidentielle de 2024. Amadou Ba dispose du profil, des clés, de la coalition et d’un projet pour poursuivre le développement du pays.
Malgré vos efforts pour soutenir les entreprises, le chômage des jeunes reste un problème majeur. Est-ce que votre politique d’emploi est obsolète ? Notre objectif de créer 500 000 emplois a été critiqué à l’époque, mais nous avons maintenu notre cap. La création d’emplois est cruciale pour la jeunesse sénégalaise. La politique Xëyu ndaw ñi vise à répondre aux demandes des jeunes en matière de financement, de formation et d’information. Bien que des progrès aient été réalisés, nous devons continuer à travailler pour répondre pleinement aux besoins des jeunes en matière d’emploi.
Pourquoi pensez-vous que l’émigration clandestine est en recrudescence malgré vos efforts pour soutenir les entreprises et créer des emplois ? La recrudescence de l’émigration clandestine est due en partie aux crises économiques mondiales, ainsi qu’à la phobie irrationnelle de l’autre qui existe dans les pays occidentaux. Nous devons reconnaître notre responsabilité dans la lutte contre l’émigration clandestine et continuer à construire une alternative à cette détresse. Malgré les difficultés, nous devons raviver l’espérance d’une émergence du Sénégal en 2035 et multiplier nos efforts pour y parvenir.
En résumé, malgré les défis persistants, je reste convaincu que le Sénégal est sur la voie du développement, et que nous devons continuer à travailler ensemble pour surmonter les obstacles et réaliser notre vision.
