« C’est un grand et beau projet, car quand il sera enfin réalisé et mis en service, ce sera une étape marquante pour la cathédrale de Chartres. » Daniel Alazard est ingénieur du patrimoine chargé de la conduite d’opération à la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) Centre-Val de Loire. Dès septembre, le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Chartres (Eure-et-Loir) va être restauré.
Le chantier va commencer par l’installation d’échafaudages afin de déposer l’instrument et son buffet, la partie menuisier qui date du XIIe siècle, classée monument historique, et dans laquelle vient s’insérer la partie instrumentale. « Cette opération prendra quatre à cinq mois », précise l’ingénieur. Le chantier, lui, s’étalera sur les trois prochaines années.
Durant la mise en œuvre de ce projet d’envergure, qui comprend la création d’un tout nouvel instrument et la restauration des parties menuiserie, l’orgue de chœur servira pour les célébrations des cérémonies religieuses. Lui aussi a fait l’objet d’une remise à niveau afin que la cathédrale continue de vibrer au son de l’orgue.
En 2025, le buffet en chêne accueillera un orgue conçu sur la base de cinquante jeux, là où il en contenait cent jusqu’à présent. Il sera doté de quatre claviers manuels et d’un pédalier, le tout sur la base de la facture du XVIIIe siècle. Pour mener à bien la mission, un large panel de professionnels, dont les organistes, des membres de l’Association des grandes orgues de Chartres ainsi que d’éminents personnages dans le domaine, ont formé un jury pour présider le concours de sélection des facteurs d’orgues lors de l’appel d’offres lancé par la Drac.
Un chantier à 2,9 millions d’euros
L’équipe, constituée par la fabrication Muhleiseninstallée à Eschau (Bas-Rhin), et l’Atelier Cattiaux Olivier Chevron successeursitué à Liourdres (Corrèze), se pencheront donc sur le berceau de l’orgue de facture française du XVIIIe siècle (Danion-Gonzalez). Le coût du projet global s’élève à 2,9 millions d’euros. La partie création instrumentale représentera environ 1,7 million d’euros et la restauration du buffet environ 1,15 million d’euros.
Grâce au mécénat des collectivités territoriales (Région, Département, ville de Chartres ou encore l’Association Chartres sanctuaire du Monde et celle des Grandes Orgues de Chartres) les derniers financements de 400 000 euros ont récemment été actés. « La cathédrale perdra ses grandes orgues pour bénéficier, à l’issue, d’un instrument à la hauteur de l’édifice et du concours international, organisé tous les deux ans à Chartres », se réjouit Daniel Alazard.
