Le gouvernement provincial a récemment annoncé la création d’un programme de dépistage du cancer du poumon destiné aux patients à risque élevé. Ce programme, basé sur la tomodensitométrie à faible dose des poumons, bénéficiera d’un investissement annuel de 3,4 millions de dollars et devrait être déployé dans toute la province d’ici 2025.
Il s’adresse aux personnes âgées de 50 à 74 ans qui fument ou ont déjà fumé et qui ont un historique de tabagisme de 20 ans ou plus. Selon les estimations du ministère de la Santé, cela profitera à environ 3200 personnes par an.
Le Nouveau-Brunswick affiche l’un des taux de cancer du poumon les plus élevés au Canada, ce qui rend ce programme d’autant plus pertinent. En effet, il cause plus de décès que les cancers du côlon, du sein et de la prostate réunis. Environ un quart des décès par cancer au Nouveau-Brunswick, aussi bien chez les hommes que chez les femmes, sont dus au cancer du poumon.
Actuellement, la plupart des cancers du poumon sont diagnostiqués aux stades trois ou quatre, ce qui signifie que les cellules cancéreuses se sont déjà propagées à d’autres parties du corps.
La mise en œuvre de ce programme se fera progressivement dans les différentes zones sanitaires de la province, en fonction de leur niveau de préparation. Un groupe consultatif a été créé pour faciliter ce travail.
Pour assurer une mise en œuvre efficace et coordonnée de ce programme dans toute la province, un travail considérable sera nécessaire, notamment la mise en place d’une nouvelle infrastructure technologique de l’information, de lignes directrices de pratique clinique, de processus d’arrêt du tabagisme, de ressources humaines et d’outils de communication et de sensibilisation pour les professionnels de la santé et le public, selon un porte-parole.
Poumon NB, un organisme engagé dans la lutte contre le tabagisme et la promotion d’une bonne santé respiratoire, considère cette annonce comme une excellente initiative. Selon sa présidente-directrice générale, Melanie Langille, le dépistage précoce permettra de détecter les cancers à des stades moins avancés et d’offrir des traitements plus tôt, ce qui sauvera des vies.
Cependant, le programme ne couvrant que les fumeurs de longue date âgés de 50 à 70 ans, il est considéré comme trop limité par la PDG de Poumon NB. Elle souhaiterait que d’autres tranches d’âge et d’autres causes que le tabagisme soient incluses. En effet, la fumée du tabac n’est pas le seul facteur de risque de cancer du poumon. La présence de radon dans les maisons est la deuxième cause de cancer du poumon au Nouveau-Brunswick.
Le radon, un gaz radioactif inodore, provient de l’uranium présent naturellement dans la croûte terrestre. Il peut s’infiltrer et s’accumuler dans les maisons, notamment par les fondations, et à long terme causer un cancer du poumon. La PDG demande donc à ce que le programme soit étendu à une plus grande proportion de la population et suggère également de faire tester les résidences pour le radon et d’apporter des corrections, comme l’amélioration de la ventilation au sous-sol.
Dans l’attente d’une extension du programme, Poumon NB prévoit de faire du lobbying auprès de la province pour faire évoluer les critères de sélection.
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2023-09-14 02:02:24
