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« Infertilité masculine : briser le tabou autour du « spermageddon » »

« Infertilité masculine : briser le tabou autour du « spermageddon » »

La fécondité mondiale est à un point critique, en particulier chez les hommes. Malgré de bons soins, l’infertilité masculine reste un tabou en Belgique. Il est temps de mettre fin à cela, déclare François-Guillaume de Lichtervelde du Vrijdaggroep.

La fécondité est en baisse dans la plupart des pays industrialisés. Un lien est établi avec les perturbateurs endocriniens et les polluants chimiques désormais omniprésents dans notre quotidien. L’âge auquel les hommes et les femmes commencent à avoir des enfants est devenu un âge moins fertile. Pour les hommes en particulier, la situation est alarmante : par exemple, la concentration moyenne de spermatozoïdes a diminué de moitié au cours des cinquante dernières années. Les scientifiques parlent de ‘spermeguédon‘.

Un cas pour tout le monde

Dans les pays industrialisés, un couple sur six a des difficultés à concevoir. Dans la moitié des cas, cela est dû à un problème chez l’homme. Pourtant, le diagnostic commence souvent par la femme.

On explique plus souvent aux garçons comment éviter une grossesse que comment y parvenir.

La santé reproductive masculine est restée relativement peu discutée jusqu’à présent. Chez les jeunes, on explique plus souvent aux garçons comment éviter une grossesse que comment y parvenir. Le corps féminin fait l’objet de beaucoup d’attentions, de la puberté à la ménopause. Les femmes ont donc l’habitude de consulter un gynécologue. Mais combien d’hommes consultent un urologue, ou savent même ce qu’est un andrologue ?

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Le tabou entourant l’infertilité masculine, perçue dans l’inconscient collectif comme une atteinte à la masculinité, en est la cause. Dans de nombreuses traditions culturelles, un homme stérile a failli à son devoir. Cet héritage symbolique rend parfois le sujet difficile à aborder, tant personnellement qu’en société, voire avec le médecin.

Un sacerdoce médical

En Belgique, un couple est considéré comme stérile après un an de tentatives infructueuses. C’est souvent à ce moment-là qu’ils décident de consulter un médecin. Après une série d’examens médicaux, le couple peut recourir aux techniques de procréation médicalement assistée. De la stimulation hormonale à la fécondation in vitro en passant par les inséminations artificielles, il faut généralement plusieurs tentatives, et parfois des fausses couches, avant de réussir une grossesse.

L’infertilité masculine est plus facile à prévenir que la variante féminine.

Il peut donc s’écouler de nombreuses années entre le souhait d’un enfant, la réalisation de ce souhait ou la triste réalisation de l’impossibilité de ce souhait. Psychologiquement, ces processus sont difficiles. Les mois et les années passent, avec des périodes d’espoir et de déception. Malgré les bons conseils du personnel médical, le tabou social entourant le sujet de l’infertilité ne fait qu’accroître la difficulté de ces processus.

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Prévenu compte pour deux

Une meilleure prise de conscience du problème serait bénéfique à bien des égards. Tout d’abord, l’infertilité masculine est plus facile à prévenir que la variante féminine. Contrairement à la réserve ovarienne, le sperme se renouvelle tout au long de la vie. Certaines mesures simples liées au mode de vie peuvent souvent améliorer la qualité. Pour les cas plus complexes, la congélation des spermatozoïdes peut offrir une solution pour préserver la possibilité d’une grossesse.

(en savoir plus ci-dessous l’aperçu)

Le suivi médical de l’infertilité s’est considérablement amélioré ces dernières années. En Belgique, nous disposons de « centres d’excellence » dans le domaine de la recherche et de l’orientation, qui rayonnent bien au-delà de nos frontières. Les différents soins disponibles sont également relativement bien remboursés financièrement par rapport à nos pays voisins. Mais les procédures restent mal connues et parfois redoutées par les couples.

La normalisation des tests de fertilité masculine, tels que les tests de sperme, constituerait une étape vers la réduction du tabou et l’amélioration des taux de fécondité. Comparés aux contrôles gynécologiques, ces tests sont faciles à réaliser, peu invasifs et peu coûteux. Cela devrait être un réflexe facile pour les couples dont l’attente est un peu plus longue.

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Une discussion plus libre et éclairée

Ayons le courage de promouvoir un débat ouvert sur l’infertilité masculine et encourageons les hommes à consulter plus facilement un spécialiste. La société dans son ensemble doit comprendre que l’infertilité n’est pas seulement un problème de femmes. Ayons une conversation ouverte – au sein d’une relation, en famille, entre amis ou chez le médecin. De cette façon, nous pouvons aider les couples à traverser cette épreuve et à réaliser leur rêve de fonder une famille.

François-Guillaume de Lichtervelde est membre du Vrijdaggroep et entrepreneur actif dans le domaine des technologies durables.

2024-04-12 18:02:42
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