Le gouvernement instaure un tarif minimal de livraison pour soutenir les librairies, jugé insuffisant par le Syndicat de la librairie française.

La livraison de livres, auparavant gratuite pour les clients d’Amazon, va désormais coûter au minimum 3 euros à partir d’octobre. Cette décision prise par le gouvernement français a pour objectif de soutenir les librairies indépendantes, qui subissent une forte concurrence de la part du géant de l’e-commerce. Cependant, cette mesure risque de causer quelques désagréments à Amazon, qui doit maintenant faire face à une perte d’attractivité pour ses clients. Cet article se penche sur les implications de cette nouvelle mesure pour le marché du livre en France et pour les acteurs qui le composent.


Le gouvernement français a décidé d’imposer un tarif minimal de livraison de 3 euros pour les commandes de livres en dessous de 35 euros, afin de soutenir les librairies face aux géants de la vente en ligne tels qu’Amazon. La mesure a été saluée par le Syndicat de la librairie française, bien que ce dernier la trouve insuffisante et préfère un montant minimum de 4,50 euros. Selon une étude menée par Xerfi, les ventes de livres des pure players de la vente en ligne et des grandes surfaces culturelles ont augmenté ces dernières années, ce qui a causé des pertes de parts de marché pour les libraires indépendants. Les professionnels du secteur se plaignent d’une concurrence déloyale depuis plusieurs années en raison des coûts d’expédition élevés, qui s’élèvent entre 7 et 9 euros par livre. La crise sanitaire a accentué les critiques envers la loi de 2014 qui visait déjà à protéger les librairies indépendantes en interdisant la gratuité des livraisons, mais Amazon avait facilement contourné cette loi en proposant le service pour un centime symbolique. Le Syndicat de la librairie française préconisait un tarif minimum de 4,50 euros. Amazon, quant à lui, défendait des frais de livraison à 1,49 euro. Le gouvernement a choisi une voie médiane en fixant le tarif minimum à 3 euros, conformément aux recommandations de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP). Cette mesure unique au monde a été approuvée par la Commission européenne en février. La France a été le premier pays au monde à voter une loi en 1981 imposant un prix unique aux livres neufs sur le marché du livre. Le délégué général du Syndicat de la librairie française considère que cette mesure est une avancée indéniable mais estime qu’il faut aller plus loin pour assurer la pérennité du réseau de librairies indépendantes. Il suggère de combiner un seuil minimum et un tarif postal privilégié pour ne pas peser sur les consommateurs. Au-dessus de 35 euros de commandes de livres, Amazon sera autorisé à appliquer son tarif dérisoire, ce qui ne permettra pas de stopper entièrement la stratégie d’Amazon consistant à casser les frais de port pour être le seul sur le marché.