Quelques heures seulement après l’incendie du pont de Crimée, que Poutine a visiblement pris très durement, un nouveau commandant des « opérations militaires spéciales » en Ukraine a été annoncé publiquement pour la première fois. Le général Sergej Surovikin, vétéran né en 1966, au crâne rasé et au physique adapté au catch, a accumulé son expérience aussi bien en Afghanistan qu’en Tchétchénie, et plus récemment en Syrie.
C’est précisément à cause des bombardements incessants menés dans le cadre de la guerre civile syrienne que le général est désigné par divers noms effrayants dans les documents de propagande russes, car commettre des crimes de guerre ne le concerne clairement pas. La nomination du nouveau commandant des troupes a été saluée par les associés de confiance de Poutine, dont Yevgeny Prigozhin et Ramzan Kadyrov, dont les compatriotes tchétchènes que ce même général a un jour promis de massacrer selon le principe de “trois Tchétchènes pour un Russe”. Cependant, il est douteux que la réputation de Surovikin puisse à elle seule influencer de manière significative l’esprit combatif des Ukrainiens, qui n’a même pas été brisé par l’arrivée d’un convoi de chars russes dans la banlieue de Kyiv.