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Le djihadisme se renforce au Sahel | International

Le djihadisme se renforce au Sahel |  International
Manifestation contre l’opération française au Mali, le 10 janvier à Bamako.ANNIE RISEMBERG (AFP)

Des dizaines de terroristes à bord micros et des motos ont bondi jeudi dernier, vers midi, sur le camp militaire de Chinegódar, au Niger. La bagarre s’est soldée par 166 morts, 89 soldats nigérians et 77 assaillants, ce qui en fait la pire attaque djihadiste subie par ce pays de toute son histoire. Cet épisode n’est que l’épilogue sanglant de l’année la plus meurtrière vécue dans l’ouest du Sahel depuis le début de la crise en 2012. Selon les données compilées par l’International Crisis Group (ICG), en 2019 4 779 personnes ont été tuées au Mali, au Niger et au Burkina. Faso, 86% de plus qu’en 2018. La violence djihadiste et les exécutions extrajudiciaires de civils par des milices et des unités paramilitaires se répandent dans toute la région.

Lorsque les rebelles touaregs du nord du Mali ont pris les armes en janvier 2012 dans le but de créer un État indépendant, personne n’aurait pu prévoir que huit ans plus tard toute la région serait secouée par des violences qui ont fait jusqu’à 12 824 morts. période. Son alliance de circonstance avec trois groupes terroristes qui opéraient dans la zone, Ansar Dine, Al-Qaïda du Maghreb islamique (AQMI) et le Mouvement pour l’unité du Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), a déclenché un conflit que ni les militaires successifs les opérations des forces françaises (Serval et Barkhane) ni la création du G5 du Sahel, la force sous-financée composée des armées du Niger, du Tchad, de la Mauritanie, du Burkina Faso et du Mali, n’ont pu s’arrêter. Face à la recrudescence des attentats djihadistes, le président français Emmanuel Macron rencontre lundi les présidents de ces cinq pays lors d’un sommet à Pau (sud-ouest de la France) pour aborder la question.

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Parallèlement à l’augmentation des attentats et des morts, un sentiment anti-français croissant se répand dans toute la région sur le dos de groupes qui se définissent comme anticolonialistes. Si en 2013 les troupes françaises de l’opération Serval étaient reçues en héros dans les rues de Gao et de Tombouctou, aujourd’hui leur présence est de plus en plus contestée. Dans les manifestations anti-gouvernementales à Bamako, des slogans contre “l’armée d’occupation” sont scandés et à Ouagadougou (Burkina Faso) les mouvements citoyens ne cachent pas leur malaise face aux interventions militaires de Barkhane, qui sillonne les routes du nord du pays à la recherche de terroristes présumés, sans aucune entrave.

Le Burkina Faso est précisément le meilleur exemple de la situation. En 2019, il est devenu le quatrième pays africain en nombre de victimes de violences, passant de 303 personnes tuées en 2018 à 2 189 l’an dernier, juste un pas derrière des conflits aussi consolidés que ceux du Nigeria, de la Somalie et de la République démocratique du Congo et devant la Libye. , selon l’ICG. Le Burkina Faso a même dépassé le Mali (1 870 morts en 2019) et le Niger (720 morts). Le plus inquiétant, c’est la tendance. Décembre de l’année dernière a été le mois avec le plus de meurtres dans des attentats terroristes dans les trois pays, parmi lesquels se distingue l’offensive djihadiste contre la caserne nigériane Inates, qui a coûté la vie à 71 soldats.

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Hormis Diffa, à l’extrême est du Niger, où Boko Haram est toujours actif, la zone dite des trois frontières est aujourd’hui le principal épicentre de ces violences. Depuis les régions maliennes de Mopti et Gao, la présence jihadiste s’est étendue aux régions du Sahel, du Centre-Nord, de l’Est et du Nord (Burkina Faso) et à Tilabéri, dans l’ouest du Niger. C’est ici, dans les immenses étendues sahéliennes, où trois groupes terroristes évoluent comme des poissons dans l’eau soutenus par des frontières poreuses, l’incapacité d’armées en net recul et le mécontentement, parfois transformé en complicité avec des radicaux, de communautés plongées dans la misère et abandonnées à leur sort qui subissent également la violente répression de l’État.

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Du côté malien de la frontière, le plus actif est le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM, selon son acronyme en arabe), la coalition terroriste issue de l’union Al Murabitún de Mojtar Belmojtar (dit M. Marlboro ou El Tuerto), Ansar Dine dirigé par le Touareg Iyad Ag Ghali et le Front de libération du Macina dirigé par le prédicateur peul Amadou Koufa. Le JNIM entretient des liens avec Al-Qaïda. En 2016, Ansarul Islam a émergé dans le nord du Burkina Faso, alors dirigé par Malam Dicko et actuellement soupçonné d’être par son frère Jafar Dicko après la mort du premier. Enfin, il y a l’État islamique du Grand Sahara (EIGS) sous le commandement d’Abou Walid Al Sahraoui, responsable des principales attaques au Niger mais aussi avec la capacité de frapper dans les deux autres pays.

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Face à eux, outre les armées nationales, l’opération française Barkhane, la plus importante de toutes celles que ce pays maintient à l’étranger, compte quelque 4 500 hommes sur le terrain. Ils ont été rejoints par un détachement britannique avec 100 soldats et trois hélicoptères et 70 soldats et deux autres hélicoptères danois, rapporte l’AFP. En tant que force de maintien de la paix, l’ONU maintient au Mali quelque 15 000 casques bleus, en provenance de pays comme le Tchad, le Bangladesh, le Burkina Faso, le Sénégal, l’Égypte, le Togo, le Niger, la Chine ou l’Allemagne, qui subissent un harcèlement constant de la part de groupes armés qui ont provoqué des 200 victimes.

Le G5 du Sahel est né en novembre 2015 avec l’intention de déployer quelque 5 000 militaires sur le terrain, mais il est opérationnel depuis 2017, il n’a pas atteint ce chiffre et il a des problèmes de financement, puisque sur les 400 millions d’euros prévus il n’en a reçu que 300 l’année dernière. En outre, ses troupes ont été accusées de violations des droits de l’homme au Mali, en particulier contre la communauté peule. Enfin, il y a la mission européenne de formation de l’armée malienne et du G5, l’EUTM, qui compte un peu plus de 600 soldats et est la seule à laquelle l’Espagne participe, bien que sans engager de combat.

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