Lorsque le rédacteur de Spirou a demandé à Delaf quelle avait été sa méthode de travail, il a répondu : “Je voulais que ma planche soit dans le respect total de l’œuvre de Franquin. Alors avant de commencer des pages, j’ai décidé de me constituer une base de données. J’ai découpé patiemment toutes les planches originales de Franquin et j’en suis arrivé à 10.000 petits fichiers que j’ai tagués pour y retrouver facilement les références à ces objets, personnages, décors ou attitudes.”
“Donc en gros, il a avoué naïvement qu’il faisait du copier-coller” ajoute Hugues. “C’est-à-dire que quand il essaie de dessiner une lampe de bureau, il clique sur le modèle de fiche ‘lampe de bureau’. Alors évidemment, le lecteur de base se dit que c’est bien fait. Mais oui, c’est bien fait dans la mesure où c’est similaire à un enfant doué qui décalque très soigneusement toutes les attitudes d’un personnage. Quand il a besoin d’un Gaston qui lève la main, il va la chercher dans la planche 724 quand il en a besoin.”
Si cette démarche déplaît au chroniqueur, il précise en ajoutant : “Je suis assez triste pour ce dessinateur qui avait un style et un univers, à savoir les Nombrils, et qui était en train de monter en puissance, qui cartonnait. Il y avait son propre style de dessinateur. C’est toujours tellement désolant de voir un auteur qui a son style et son succès, qui va s’autocensurer et gommer son propre style pour faire du travail de faussaire, du travail d’imitation.”
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