Nouvelles Du Monde

Le député nord-irlandais John Finucane parle de la crise politique en Irlande du Nord et de la réunification possible des deux Irlandes

Le député nord-irlandais John Finucane parle de la crise politique en Irlande du Nord et de la réunification possible des deux Irlandes

À l’âge de 8 ans, John Finucane a vu son père être assassiné sous ses yeux. Aujourd’hui, il est engagé en politique pour tenter de résoudre le conflit nord-irlandais. En tant que député du Sinn Féin pour Belfast North, il était récemment à Montréal pour partager la position de son parti après leur victoire aux élections. La Presse a eu l’occasion de discuter avec lui.



Le 18 mai dernier, votre parti, le Sinn Féin (nationaliste, républicain, pour un rattachement à la république irlandaise) a remporté les élections locales en Irlande du Nord avec 144 sièges sur 465, soit 7 % de plus que la dernière fois. Que nous disent ces résultats ?

Ces résultats indiquent que les gens en ont assez de l’absence de gouvernement en Irlande du Nord. Il y a un an, notre parti a remporté les élections parlementaires, mais nous n’avons pas encore été en mesure de siéger en raison du blocage du Democratic Unionist Party (DUP, loyaliste, pro-Royaume-Uni) concernant la formation d’un exécutif. Les services publics sont en train de s’effondrer, notre bilan de santé est le pire du Royaume-Uni, et nous sommes à la merci des coupes budgétaires du gouvernement conservateur de Londres dans les secteurs de l’éducation et de la communauté. Les gens sont en colère et ils l’ont fait savoir.

Lire aussi  La star américaine du R&B Kelis est au Kenya et se filme aux prises avec le trafic de Nairobi

Selon l’accord du Vendredi saint, signé en 1998, le gouvernement nord-irlandais doit être dirigé conjointement par un parti loyaliste et un parti nationaliste. Si l’un des deux partis quitte la table, l’assemblée ne peut plus fonctionner. Pourquoi le DUP bloque-t-il le gouvernement ?

Le blocage est dû au Brexit. Le DUP affirme que le protocole nord-irlandais sape la position de l’Irlande du Nord au sein du Royaume-Uni. Cependant, leurs arguments ont été rejetés par la cours d’appel de Belfast et la Cour suprême de Londres.

Il y a eu des ajustements apportés au protocole, ce qu’on appelle désormais le “cadre de Windsor”. N’est-ce pas suffisant pour le convaincre ?

Le cadre de Windsor fait de nous une position économique unique, enviée même par les Écossais. Nous avons accès au marché interne britannique et au marché de l’Union européenne, qui représente 450 millions de personnes. Malgré cela, nous sommes dans une impasse.

Quels scénarios sont envisageables si cette situation perdure ?

Londres n’a pas de plan pour ramener le DUP au Parlement. Si le DUP décidait de boycotter l’assemblée de façon permanente, le gouvernement irlandais de Dublin et le gouvernement britannique pourraient être amenés à exercer une autorité commune sur l’Irlande du Nord en tant que cohéritiers de l’accord du Vendredi saint. Ce n’est pas une solution fantaisiste – elle est explicitement prévue par l’accord.

Lire aussi  Créateur de ChatGPT : Une éclipse solaire est une solution peu coûteuse au changement climatique

Le système de partage du pouvoir imposé à l’assemblée nord-irlandaise montre régulièrement ses limites. Quand ce n’est pas le DUP qui boude, c’est le Sinn Féin. Or, ce système est au cœur de l’accord du Vendredi saint, qui a mis fin à 30 ans de guerre civile dans votre province. Vingt-cinq ans plus tard, peut-on parler d’un échec ?

Absolument pas. Mon père est mort à cause de ce conflit. Des amis sont morts à cause de ce conflit. J’ai grandi dans un environnement lourdement armé. Mais tout cela a changé. Belfast est une ville complètement différente. Le sectarisme n’a pas complètement disparu, mais les événements sont beaucoup plus rares. L’accord a sauvé des vies. De nouvelles génér

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT