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Le décrochage scolaire dans le viseur du lycée Léon-Blum de Draguignan

Le décrochage scolaire dans le viseur du lycée Léon-Blum de Draguignan

Le gong de rentrée a d’ores et déjà retenti pour la proviseure du lycée professionnel Leon-Blum. Aux manettes de l’établissement depuis l’an passé, Sandrine Petit revient sur le contenu des enseignements proposés dans son établissement, mais aussi sur les dispositifs de lutte contre le décrochage scolaire mis en place. Une des priorités du lycée.

Interview.

Pouvez-vous nous présenter votre établissement, dans les grandes lignes?

Nous accueillons dans nos murs à peu près 800 élèves, répartis dans 40 classes, et encadrés par 90 enseignants. Il faut savoir que dans un lycée professionnel, c’est la filière qui détermine le nombre d’élèves maximum par classe. On ne peut pas aller au-delà. Pour exemple, les classes d’hôtellerie/restauration n’accueillent pas plus de 24 élèves, 12 en cuisine, 12 en service. Parce que les ateliers ne nous permettent pas d’en prendre davantage.

Quels sont les cursus proposés?

Quatre filières différentes sont au programme. Une dite industrielle qui comprend une branche auto/moto et une autre carrosserie. Mais aussi une filière dédiée à l’accompagnement à la personne. Dont une classe animation enfants et personnes âgées (AEPA), pour des jeunes qui se destinent aux métiers de l’animation dans les crèches ou les Ehpad. Seuls quinze élèves suivent pour l’heure ce cursus. Nous sommes en phase de démarrage et d’expérimentation, après avoir réalisé un diagnostic de départ et noué des partenariats avec les structures du secteur. Un nombre restreint d’élèves qui s’explique par le fait qu’il nous faut être en adéquation avec la situation économique du territoire.

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Quelles sont les deux autres filières?

La troisième correspond aux métiers de l’hôtellerie: service et cuisine. Et la quatrième au secteur tertiaire, avec d’une part les vendeurs, les commerciaux, et les métiers de l’accueil événementiel. Et d’autre part, une partie gestion/administration.

Nous proposons également un BTS Conseil en commercialisation et solution technique (CCST), en alternance.

Nous accueillons aussi des élèves de 3e en classe prépa. Ce sont des jeunes un peu plus fragiles, qui ne s’orientent pas vers un enseignement général, et qui souhaitent déjà avoir des idées de professionnalisation. Ils ont une formation classique, à laquelle s’ajoutent des modules découverte des formations aux métiers que nous proposons.

Et enfin, nous avons aussi mis en place des parcours de mixité. Ce sont des élèves en apprentissage, qui ont déjà rencontré des entrepreneurs, et qui ne sont pas rattachés à une classe spécifique. Ici, l’idée est d’éviter que ces jeunes – à qui on a déjà proposé une embauche sans qu’ils aient terminé leur parcours scolaire –, puissent quand même poursuivre leur formation chez nous, grâce à ce dispositif. C’est une formation individualisée, avec des plannings adaptés, qui concerne 10 élèves. Elle permet aussi de sécuriser leurs parcours. En cas de rupture de contrat avec l’entreprise, avec à la clé des jeunes qui décrochent, nous avons la possibilité de les reprendre au sein de l’établissement.

Y a-t-il des évolutions notables pour cette nouvelle rentrée?

Non, nous n’avons pas de modifications dans nos cursus. Côté infrastructures, nous n’avons pas non plus engagé de travaux notables. Mais les services de la Région, qui ont compétence pour assurer la maintenance régulière de nos locaux, continuent d’engager des sommes importantes. Nos formations sont parfois très onéreuses. Pour exemple, si le système des chambres froides de la section hôtellerie/restauration tombe en panne, la facture de remise en état chiffre vite…

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Quels projets allez-vous développer cette année?

Nous allons mettre l’accent sur l’accompagnement des élèves en difficulté et la prévention autour du décrochage scolaire. Nous avons plusieurs dispositifs qui vont dans ce sens. L’idée est de repérer en amont les élèves susceptibles de décrocher. En lycée professionnel, c’est un vrai problème. On se doit de travailler là-dessus.

Comment procédez-vous?

Dans les jours qui suivent la rentrée, nous commençons par mettre en place des entretiens individuels, pour tous les entrants. L’objectif est de s’assurer que la filière dans laquelle ils s’engagent corresponde bien à leurs attentes. Si ce n’est pas le cas, on retravaille avec eux leur orientation. Les élèves ont le droit à l’erreur… On leur permet donc de pouvoir faire d’autres choix.

Une quinzaine de professeurs est également engagée sur une partie tutorat.

Pour identifier les élèves en difficulté, nous avons mis en place un groupe de prévention du décrochage. C’est lui qui décidera de quelle manière on pourra aider l’élève, en fonction des problèmes qu’il rencontre. Les jeunes bénéficient ensuite de coaching individuel via ce tutorat. En inculquant une méthodologie à ceux qui rencontrent des difficultés pour faire leurs devoirs, par exemple. On est vraiment dans un dispositif individualisé.

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D’autres dispositifs ciblés autour du décrochage?

Nous mettons aussi en place des stages de préparation aux examens. Nous nous sommes aperçus que parmi les décrocheurs, certains sont angoissés quand la date de l’examen approche: ils perdent leurs moyens. Et pour ne pas avoir à affronter un examen qu’ils pensent rater, ils ne s’y présentent même pas… Ils fuient le problème. Lorsqu’on observe ce genre de cas, on peut arriver à remobiliser l’élève avec le tutorat, mais aussi avec ces stages de préparation. L’an passé, nous avions instauré une semaine dédiée en mai, en travaillant sur l’estime de soi, le bien-manger, l’importance d’une pratique sportive, et les méthodologies pour réviser.

En ultime recours, pour les profils sur lesquels nous avons tout tenté, nous avons également la possibilité de travailler avec la structure académique de prévention du décrochage. Ceci en mettant en place des parcours adaptés, avec du personnel dédié rattaché au Centre d’information et d’orientation (CIO) de Draguignan. Les élèves seront pris en charge pour travailler sur leur CV, faire d’autres stages, etc.

Sur l’ensemble de ce dispositif, nous avons eu de bons résultats l’an passé, avec 60% de réussite pour des élèves identifiés comme décrocheurs. Lesquels n’auraient, a priori, pas été jusqu’au bout de leur cursus sans ces aides.

Une chose à ajouter?

Je voudrais signaler l’arrivée de notre nouvelle proviseure adjointe qui nous a rejoints cette année, Mmoi Florence Fafet. Mis à part cette arrivée, l’équipe de direction ne change pas cette année.

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