AA / Tunis / Salim Boussaïd
Le Cadre stratégique permanent pour la paix, la sécurité et le développement (CSP-PSD), qui regroupe les principaux groupes armés maliens du nord, a demandé le renouvellement du mandat de la Mission multidimensionnelle intégrée pour la stabilisation au Mali (Minusma) et a réaffirmé son rejet du texte de la nouvelle Constitution, qui a été soumis à un référendum le 18 juin et dont les résultats sont attendus ce vendredi 23 juin.
Le CSP-PSD a exprimé sa position dans un communiqué daté du 21 juin et consulté par Anadolu.
“Le CSP-PSD est convaincu que le retrait de la Minusma serait un coup fatal porté délibérément contre l’Accord pour la paix, dont la mise en œuvre est difficile depuis sa signature et dont le gouvernement malien est pleinement responsable”, peut-on lire dans le communiqué.
Le CSP-PSD affirme également que “le départ de la Minusma sans aucune alternative crédible constituerait une menace pour la sécurité du Mali et de toute la région”.
Par conséquent, “le CSP-PSD demande le renouvellement de son mandat”.
Cette demande explicite des groupes armés du nord intervient juste quelques jours après la demande de retrait “immédiat” de la mission onusienne, formulée par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le 16 juin.
Elle intervient également après le référendum constitutionnel du 18 juin, que le CSP-PSD n’a pas reconnu.
Dans le communiqué cité, le CSP-PSD mentionne des irrégularités qui ont entaché l’ensemble du processus de cette constitution “qui n’est pas inclusive ni consensuelle”, en rappelant qu’il avait fait “toutes les concessions pertinentes en demandant un compromis (…) avant la tenue du référendum du 18 juin”.
Le CSP-PSD souligne également que le référendum n’a pas eu lieu dans la région de Kidal (nord) ni dans la plupart des localités des régions de l’Azawad/Nord Mali, à l’exception des chefs-lieux de Gao, de Tombouctou et de Ménaka, “où les urnes ont été truquées sans retenue”.
Rappelons que le CSP-PSD regroupe les mouvements signataires de l’Accord d’Alger pour la paix et la réconciliation au Mali issu du processus d’Alger, notamment la CMA, la Plateforme des mouvements du 14 juin 2014 d’Alger et une partie des mouvements de l’inclusivité.
La Minusma a été créée par le Conseil de sécurité de l’ONU en avril 2013 et son mandat est renouvelé chaque année.
Le 29 juin prochain, le Conseil de sécurité devrait examiner un nouveau renouvellement avec des options de réduction des effectifs (environ 15 000 hommes), de redéploiement ou de modification des prérogatives d’intervention.
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