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Le combat de Jean-Pierre Capdeville : un retraité lorrain se bat pour obtenir la prise en charge de son traitement contre le cancer du poumon

Le combat de Jean-Pierre Capdeville : un retraité lorrain se bat pour obtenir la prise en charge de son traitement contre le cancer du poumon

La prise en charge par l’assurance maladie correspond désormais au tarif des médicaments génériques. Selon l’organisme, la faute revient au laboratoire produisant le médicament d’origine, qui a refusé de s’aligner sur ce prix. Depuis plusieurs jours, de nombreux médias ont consacré des articles à l’histoire de Jean-Pierre Capdeville, un retraité lorrain qui se bat pour obtenir la prise en charge totale de son traitement contre le cancer du poumon. Une situation qui a suscité de nombreuses incompréhensions.

Ses déboires ont été relatés dans le journal régional, le Républicain lorrain, qui lui a consacré un article le lundi 27 novembre. Mais ce n’est que deux jours plus tard, lorsqu’il est apparu dans un reportage de BFMTV, que le récit de Jean-Pierre a réellement attiré l’attention du public. Sur Twitter, une publication qui reprenait la séquence diffusée à l’antenne de BFMTV a presque atteint les sept millions de vues.

Jean-Pierre Capdeville est âgé de 70 ans, atteint d’un cancer du poumon depuis ses 52 ans, et suit le même traitement depuis une dizaine d’années : un comprimé par jour d’Iressa 250 mg, un médicament du laboratoire AstraZeneca. D’après le récit fait aux médias, il a découvert en avril, alors qu’il s’était présenté dans une pharmacie, que son médicament ne lui est plus intégralement remboursé. Désormais, l’Iressa 250 mg est pris en charge par l’assurance maladie à hauteur de 60 % – à près de 1 390 euros la boîte, le retraité doit donc débourser 635 euros de sa poche. Car la Sécu ne prend plus en charge que les 755 euros correspondant au prix des médicaments génériques.

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Le traitement produit par AstraZeneca est en fait ce que l’on appelle un princeps, soit le médicament “d’origine”, qu’un brevet protège pendant une dizaine d’années. “Depuis la perte de son brevet, il existe de nombreux génériques avec un écart de prix important entre Iressa et les génériques. Jusqu’au 1er janvier 2023, le médicament de référence et les génériques étaient remboursés entièrement malgré cette différence de prix”, explique la Caisse nationale de l’assurance maladie (Cnam) auprès de VérifierActualités.

Cependant, à compter du 2 janvier, le Comité économique des produits de santé, un organisme interministériel chargé de fixer les prix des médicaments pris en charge par l’assurance maladie, “a décidé d’appliquer pour ces médicaments un TFR (tarif forfaitaire de responsabilité), c’est-à-dire une base de remboursement maximale qui s’applique quel que soit le prix du médicament”. Comme le rappelle le site de la Cnam, le tarif forfaitaire de responsabilité est “calculé à partir du prix des médicaments génériques les moins chers”. De ce fait, “si vous refusez un médicament générique parce que vous préférez un médicament d’origine, vous serez remboursé uniquement sur la base du TFR”.

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Même si les cancers sont “des ALD (affections de longue durée) ouvrant droit à une prise en charge à 100 % des traitements”, un reste à charge peut s’appliquer à un certain nombre de frais, “comme les franchises médicales sur les boîtes de médicaments”, note la Ligue contre le cancer.

La mise en place d’un TFR pour le groupe de médicaments basés, comme l’Iressa 250 mg, sur la molécule baptisée “géfitinib” – et utilisée dans le traitement de certains cancers, dont le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC), ne contrevient pas au principe de prise en charge des cancers. La Cnam précise que “le TFR est mis en place uniquement lorsqu’un certain nombre de génériques sont mis sur le marché. C’est le cas de ce médicament, qui compte sept génériques”.

La responsabilité revient donc, selon l’assurance maladie, au laboratoire AstraZeneca : “Pour que M. Capdeville n’ait plus de reste à charge sur son traitement, il est nécessaire que le laboratoire vende le médicament d’origine au même prix que les génériques.” D’ailleurs, renchérit la Cnam, les laboratoires décident de s’aligner sur le TFR “dans la majorité de cas”. Mais pas cette fois.

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La solution pour Jean-Pierre Capdeville, faute de revenus suffisants pour financer les 635 euros du reste à charge, serait alors de se rabattre sur les génériques. Cependant, il a rapporté avoir été “pris de saignements, de nausées, de vomissements” avec les génériques. En outre, le recours à une exception “n’est pas possible juridiquement car les médicaments sous TFR sont exclus du dispositif prévu par l’arrêté [de] 2019”, nous répond la Cnam.

Il est donc confronté à des difficultés financières et de santé liées à la nouvelle réglementation sur les médicaments.
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2023-12-03 18:41:18

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