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Le centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy lance le programme Interception pour détecter et prévenir les risques de maladie.

Le centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy lance le programme Interception pour détecter et prévenir les risques de maladie.

Le centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy a lancé en 2021 le programme Interception. L’objectif est de détecter au plus tôt les risques de maladie chez les patients potentiellement exposés et de leur proposer une prévention personnalisée.

Gustave Roussy était un éminent neurologue et cancérologue à qui l’on doit, en 1934, la fondation de l’institut du cancer à Villejuif dans le Val-de-Marne. L’établissement médical porte à présent son nom. Il est reconnu comme le premier centre européen de soins, de recherches et d’enseignement en cancérologie. En 2021, le programme Interception y a été lancé avec l’objectif d’identifier au plus tôt les personnes à risque augmenté de cancer et de leur proposer une prévention sur-mesure.

Par personnes à risque augmenté, on entend les individus qui ont été exposés à des substances toxiques telles que, par exemple, le tabac, l’alcool ou encore les rayons du soleil. « Cela concerne aussi les personnes qui présentent certaines caractéristiques génétiques ou une histoire familiale lourde en cancers, reflet d’une susceptibilité particulière à la survenue de cette maladie », souligne le docteur Olivier Caron, onco-généticien, co-coordinateur du programme Interception, chef du comité de génétique et responsable de la consultation génétique au centre Gustave-Roussy.

Cinq suivis pour prévenir de certains cancers sont proposés

Le programme Interception propose pour l’instant cinq parcours. Le premier concerne le risque augmenté de cancer du sein. Il s’adresse aux femmes porteuses d’une anomalie dans un gènedont la prédisposition à développer un cancer est avérée. « Nous y recevons aussi les femmes dont l’histoire familiale particulière élève le risque de cancer sans qu’on ait pu mettre en évidence une anomalie dans les gènes de la famille », indique le docteur Olivier Caron.

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Les femmes exposées dans leur enfance à de la radiothérapie sur le thorax pour traiter un lymphome de Hodgkin* y sont également prises en charge. « Ainsi que celles dont les biopsies du sein ont montré des cellules atypiques. Ces cellules ne sont pas cancéreuses mais leur présence est associée statistiquement à une augmentation de risque de cancer dans la décennie qui suit ».

Le deuxième parcours encadre les personnes qui sont porteuses d’un syndrome de Lynchprédisposition génétique responsable d’une augmentation du risque de cancer du côlon et de cancers gynécologiques (ovaires, utérus…). « En ce qui concerne les prédispositions, nous avons aussi un suivi dédié aux hommes qui sont porteurs d’une anomalie dans les gènes augmentant les risques de cancers du sein et de la prostate », observe le médecin.

Un millier de personnes environ accueillies entre 2021 et 2022

Le risque de cancer du poumon fait l’objet du quatrième suivi préventif du programme Interception. « Il concerne les gros fumeurs ou les anciens gros fumeurs qui ont arrêté depuis moins de 10 ans », poursuit le docteur Caron.

Un autre parcours est ouvert pour celles et ceux qui ont suivi dans leur enfance un traitement pour un cancer avec ou sans radiothérapie. D’autres parcours sont en préparation, dont tout prochainement un dédié au pancréas.

Un millier de personnes environ sont entrées dans le programme Interception entre 2021 et 2022. Ces dernières, volontaires, sont adressées par leur médecin traitant – ou par un spécialiste – à l’équipe pluridisciplinaire composée de docteurs (gynécologue, nutritionniste, oncologue…), d’un psychologue, d’un coach sportif, d’une infirmière et d’une secrétaire administrative. Elles peuvent également se présenter spontanément en remplissant en ligne un questionnaire qui déterminera s’il y a lieu de donner suite à leur requête.

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Le patient repart avec des recommandations qu’il est livre d’appliquer

La prise en charge se déroule sur une journée à Gustave-Roussy. Elle est ponctuée de consultations, d’entretiens individuels et d’ateliers collectifs. Le suivi se fait sur plusieurs journées quand la situation du patient le fait rentrer dans plus d’un parcours. Cela peut être le cas, par exemple, pour une femme grosse consommatrice de tabac avec une histoire familiale particulière qui augmente le risque de cancer du sein.

Le co-coordinateur du programme Interception précise : « Nous dégageons les axes d’une prévention personnalisée. Nous ne réalisons pas d’examen de dépistage le jour même, excepté pour les risques de cancer du poumon où un scanner est proposé le jour de la venue. Le patient repart avec des recommandations qui seront appliquées sous l’encadrement du médecin de ville ». Libre à lui de les suivre.

Ce calendrier sur-mesure peut comprendre des conseils nutritionnels, des suggestions d’activité physique, une planification des examens de surveillance… Le patient est prévenu des inconvénients et des avantages de ses choix. « On ne va pas imposer à un fumeur d’arrêter la cigarette mais l’orienter vers un addictologue s’il le souhaite. Mais s’il est venu vers nous, c’est qu’il est soucieux de sa santé et en général motivé », analyse l’onco-généticien.

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L’objectif de diminuer de 30 % le nombre de cancers graves

Interception s’inscrit dans une perspective d’amélioration de la performance et de la participation des patients. Les moyens déployés pour inciter au dépistage classique (campagnes, courriers envoyés à domicile…) sont déjà conséquents, mais des freins et des craintes subsistent. « Les journées que nous proposons permettent de prendre le temps d’informer et de répondre aux interrogations des patients », observe l’onco-généticien.

Et d’ajouter : « Si le plan est expliqué et que nous avons su motiver le patient pendant la journée, c’est beaucoup plus efficace ». L’objectif du programme est de diminuer de 30 % le nombre de cancers graves dans les années qui viennent. « C’est possible. Le dépistage du cancer du sein, s’il était suivi de manière plus intense, éviterait un décès sur cinq ».

Plus tôt la maladie est identifiée, plus les chances de guérison sont nombreuses et plus les traitements lourds (et leurs conséquences) sont écartés. Pour le moment, le programme Interception est seulement dispensé à Gustave-Roussy. Certains centres de lutte contre le cancer en bénéficieront prochainement, ainsi que d’autres hôpitaux à plus long terme.

*Il s’agit d’un cancer du système lymphatique, principal élément du système immunitaire de l’organisme. Il peut notamment toucher les enfants et les adolescents.

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