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Le célèbre cannibale de Kobe, Issei Sagawa, est mort – NRK Urix – Actualités et documentaires étrangers

Le célèbre cannibale de Kobe, Issei Sagawa, est mort – NRK Urix – Actualités et documentaires étrangers

C’est le début de soirée du samedi 13 juin 1981.

Le soleil est sur le point de se coucher et nombreux sont ceux qui profitent encore de la chaleur estivale dans le parc du Bois de Boulogne à Paris.

Clairement visible dans les rayons orange et rouges du soleil vient un petit homme japonais portant des valises étrangement lourdes.

Beaucoup de gens remarquent l’étudiant en littérature de 32 ans de Kobe au Japon, Issei Sagawa.

Il ne mesure que 144 centimètres et se décrit comme un bâtard.

Issei s’arrête au bord d’un lac. Il se tient fasciné et regarde de l’autre côté de l’eau.

– Tout était rouge et beau. J’ai vu un vieil homme et un enfant. Pour la première fois, tout était en couleur, se souvient Issei en un interview avec Vice en 2011.

Soudain, il entend un cri derrière lui. Il se retourne et voit un homme ouvrir une des valises.

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– C’est le vôtre ? demande l’homme.

– Non, répond instinctivement Issei.

La valise est ouverte. Un drap ensanglanté en révèle suffisamment pour que l’homme crie : “Meurtrier !”

Issei quitte calmement la scène. Trois jours plus tard, il est arrêté.

Dans le réfrigérateur de son appartement, la police trouve plusieurs parties du corps.

Issei Sagawa devient rapidement connu comme “le cannibale de Kobe”. Il avoue volontiers ses actes.

– Je l’ai tuée pour manger sa chair, aurait dit Issei lorsque la police a perquisitionné son petit appartement.

Issei Sagawa est escorté hors du commissariat de Paris après avoir été interrogé le 17 juin 1981.

Photo: DOMINQUE FAGET / AFP

Renée

La femme tuée par Issei était Renée Hartevelt, une étudiante néerlandaise de 24 ans.

Ils ont tous deux étudié la littérature comparée à la prestigieuse Université de la Sorbonne. Issei a invité Renée chez lui pour le dîner.

– A cette époque, mon envie de manger une femme était passée d’un désir à une obligation, raconte Issei dans l’interview de Vice.

Plusieurs fois, il avait ramené des femmes chez lui avec l’intention de les tuer et de les manger. Toutes les tentatives ont échoué. Selon Issei, il s’est figé à chaque fois qu’il en était question.

Ce n’était pas le cas de Renée.

Elle était assise en train de lire un livre de poésie allemande sur lequel ils avaient tous les deux un devoir.

Dans son dos, Issei a pris un fusil, a visé et a tiré sur Renée dans le cou.

– J’ai eu très peur. Pourtant, j’ai appuyé sur la gâchette. Elle tomba contre le bureau. Puis elle est tombée au sol avec la chaise sur laquelle elle était assise, raconte Issei à Vice.

Il l’a violée. Puis il a commencé à manger. A l’aide d’un couteau électrique et d’un couteau de boucher aiguisé, il découpe le corps de Renée.

En cours de route, il photographie le processus, avant de devoir se débarrasser du corps en raison de la décomposition naissante.

Coupable mais libre

Bien qu’il ait lui-même avoué et documenté ses actes criminels, Issei finit bientôt par devenir un homme libre.

Le juge préparatoire du procès en France, Jean Louis Bruguière, a déjà nommé après quelques jours trois psychiatres pour faire une évaluation de la santé mentale d’Issei Sagawa.

Pendant un an, ils font des évaluations du cannibale.

Selon un article de Le Monde, les psychiatres concluent que le seul mobile d’Issei pour le meurtre était “une impulsion cannibale”. “Les actions étaient motivées par une impulsion aliénante qui constituait un état de trouble mental”, indique l’évaluation.

En vertu de l’article 64 du Code pénal français, Issei Sagawa est classé comme aliéné. Le procès contre lui sera clos le 30 mars 1983, aucune charge ne pouvant être retenue.

Issei est envoyé dans un hôpital psychiatrique de la banlieue parisienne, où il passe un peu plus d’un an.

La famille d’Issei travaille pendant ce temps pour le ramener chez lui. En même temps, il n’est pas populaire chez les Français que le cannibale soit traité à leurs dépens.

Le 21 mai 1984, Issei Sagawa est renvoyé chez lui au Japon.

“Les chances de réhabilitation sont meilleures dans un environnement bien connu”, indique le communiqué.

Au Japon, en revanche, les psychiatres concluent que Sagawa est sain d’esprit, et qu’il ne peut donc pas être gardé dans un hôpital psychiatrique.

La police au Japon tente d’établir un acte d’accusation, mais ne peut pas obtenir les documents légaux de la police française, qui considère l’affaire close.

Le 12 août 1986, cinq ans et deux mois après avoir tué et mangé Renée Hartevelt, Issei Sagawa est à nouveau un homme libre.

Et il en fut ainsi jusqu’à ses derniers jours.

Issei Sagawa pose devant des peintures érotiques qu'il a réalisées en février 2005.

Issei Sagawa pose devant des peintures érotiques qu’il a réalisées en février 2005.

Photo : Richard Jones/REX / Shutterstock éditorial

Le célèbre cannibale

Quand Issei sort de l’hôpital, il n’a aucune possibilité d’emploi ni aucun revenu.

Mais dans les années 1980, le Japon connaît sa plus grande période yappé.

Il ne faut pas longtemps avant qu’une maison de presse contacte Issei et lui demande de commenter l’affaire contre un tueur en série.

– Ils pourraient mettre des tas de milliers sur la table pour que j’écrive un article, dit Issei dans l’interview avec Vice.

Cela l’a rapidement transformé en une célébrité. Issei a été invité à la télévision, il a publié des livres et réalisé un dessin animé sur le meurtre de Renée Hartevelt.

Il est apparu dans plusieurs films d’art surréalistes, dont un récit du Petit Chaperon Rouge, où Issei est habillé en grand méchant loup.

Issei joue également dans un film porno, où il passe 24 heures avec une jeune femme. Ce n’est qu’après que les deux ont eu des relations sexuelles qu’Issei révèle la vérité sur son passé.

Parallèlement, il utilise les économies de ses parents pour parcourir le monde avec des femmes occidentales.

Issei Sagawa prie devant les portraits de ses parents récemment décédés dans son appartement de Tokyo en février 2005.

Issei Sagawa prie devant les portraits de ses parents récemment décédés dans son appartement de Tokyo en février 2005.

Photo : Richard Jones/REX / Shutterstock éditorial

Vers la fin de sa vie, les enquêtes médiatiques se sont taries. L’argent est épuisé. De plus, Issei déclare être impuissant.

– Je ne sais même pas qui je suis. Je ne sais pas quel est le sens de ma vie. Ça n’ira jamais mieux pour moi. Ce serait beaucoup plus facile de mourir, dit-il.

Le 24 novembre 2022, Issei Sagawa décède d’une pneumonie, à l’âge de 73 ans. C’est selon son frère et un ami, selon l’agence de presse AFP.

Il passa les dernières années de sa vie dans la solitude et la pauvreté.

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