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Le cauchemar d’horreur de Joaquin Phoenix, Adam Driver contre les dinosaures et 8 autres films à ne pas manquer au cinéma et en streaming

Le cauchemar d’horreur de Joaquin Phoenix, Adam Driver contre les dinosaures et 8 autres films à ne pas manquer au cinéma et en streaming

2023-04-29 09:13:27

BEAU A PEUR. Dans les couloirs

De quoi ce brave homme Beau a-t-il peur ? De lui-même, des voisins agressifs et mal intentionnés ? Ou les ombres menaçantes qui errent dans le quartier et semblent être en colère contre lui ? Vous avez peur de quitter la petite pièce où vous vivez isolé et sans confort, prisonnier de petits monstres domestiques ? Pour retourner chez maman le jour anniversaire de la mort de son père ? De la loi de Murphy qui le tourmente, du complexe d’Œdipe qui le consterne, d’un sentiment de culpabilité capital, de son insuffisance naturelle, d’ouvrir les yeux et de retrouver les fantômes d’un passé traumatique ?
Beau est tombé d’une chaise haute alors qu’il était tout-petit et s’est cogné la tête et il ne s’en est jamais remis. De plus, il avait une mère – belle-mère et un père invisible. Maintenant un homme d’âge moyen sans relations, effrayé, déplacé. Accablé par un cauchemar d’horreur.
Ari Aster, directeur de milieu de l’étéappelle son film une version juive de Le Seigneur des Anneaux. Pour beaucoup, c’est le travail qui ruinera sa carrière. Plus simplement, une séance psychanalytique de trois heuresdans lequel Belle Alice au pays des merveilles (à l’envers) et Le Magicien d’Oz, un Pinocchio harcelé, un Mr. Bean paranoïaque au centre d’une parabole pessimiste et surréaliste, une odyssée qui décrit l’illogisme du monde et sa pulsion désespérée à l’autodestruction.
Comme les autres auteurs du nouveau parcours horrifique (mais pas que)et celui de Robert Eggers (Le Wicht, Le Phare) et Jordan Peele (Sortez, nous, non), Aster un provocateur sans scrupules. Tendre la corde au maximum, administrer les suggestions de l’histoire, somme de science-fiction, d’humour, de mélodrame et de psychodrame.A la suite des aventures de Beau, nous nous retrouvons maintenant dans une dimension fantastique alimentée par la conscience tourmentée du Petit Homme, maintenant dans une réalité dystopique qui se veut aussi être une prédiction noire du futur proche, métaphore d’une Amérique dysfonctionnelle, hystérique, caricaturale, asexuéebouleversée et dérangée, envahie par les armes, les pilules et les couteaux, victime d’hallucinations gog, dominée par l’injustice, socialement en pagaille.
Beau l’aiguille folle d’une balance hors de contrôle. Pas de conneries pas de chef-d’oeuvre. Avec ce bagage de sens et de perspectives, le film est déjà un cas : le débat porte sur la fonction du cinéma et le rapport au public, plutôt que sur l’histoire elle-même. Aster évite la narration comme le diable intégrer, essayant d’arracher, de surprendre, de déplacer. Beau n’a pas de libido, il pleure souvent, lève les mains et abandonne, se couvre le visage et s’excusene sourit jamais. Le thérapeute ne l’aide pas : ses soins doivent se faire à cheval. Au lieu de cela, l’eau de rose et l’inconfort existentiel ne se calment pas. Les déboires qui l’éloignent de sa mère ils sont un prétexte pour ne pas aller à l’essentiel.
L’agilité avec laquelle Aster passe du registre tragique au registre comique est l’interprétation la plus importante d’un film qui n’arrive à être grand que par moments, plus souvent retenu par son ambiguïté mais aussi éclairant. L’impression / méfiance / idée folle que, dans un excès narcissique, le réalisateur s’intéresse plus à l’implication affective du spectateur coûte que coûtequ’une véritable et noble expérimentation par l’image.
Beau se prépare donc pour le voyage décisif, reste enfermé hors de la maison, se retrouve dans une clinique/foyer effrayant, où il est soigné, soigné, adopté, terrorisé, abusé. Il subit des accidents, des agressions et un procès sommaire, il devient l’un de nous. Il vit une vie qui n’est pas la sienne, une vie qu’il ne veut pas, rappelant beaucoup de littérature (et beaucoup de cinéma) d’éloignement. Aster reprend un court métrage de 6 minutes d’il y a quelques années intitulé Beau, insère une longue séquence animée et un commentaire musical, évidemment atonal, de Bobby Krlic. courageux, extrême, jamais insignifiant. Merci aussi à un casting qui, autour du magnifique Joaquin Phoenix, auteur d’un coup de pinceau expressionniste qui doit beaucoup aux folies du Jokeravec Patti LuPone, Parker Posey, Amy Ryan, Richard Kind, Kylie Rogers, Nathan Lane.

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BEAU A PEUR chez Ari Aster
(USA-Canada-Finlande, 2023, durée 179′)

avec Joaquin Phoenix, Parker Posey, Amy Ryan, Richard Kind, Kylie Rogers, Nathan Lane, Patti LuPone, Michael Gandolfini
Note : *** sur 5
Dans les couloirs



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