Le café liégeois : l’histoire insoupçonnée derrière ce délice délicat

La guerre laisse souvent des cicatrices dramatiques, mais parfois, elle laisse aussi des traces étonnantes. C’est le cas du café viennois devenant le café liégeois. En effet, le café liégeois est lié à l’histoire de la résistance, remontant à la Première Guerre mondiale.

La bataille du fort de Loncin

En août 1914, l’Allemagne attaque la Belgique, commençant son offensive à Liège dans la nuit du 5 au 6 août 1914. “Partout, ils sont repoussés”, indique Fernand Moxhet, président du Front de Sauvegarde du Fort de Loncin. “Mais ensuite, l’ordre est donné à la troisième division de l’armée de battre en retraite vers Bruxelles, libérant ainsi des intervalles entre les efforts. Les Allemands en profitent, s’infiltrent et entrent dans Liège. Leur objectif n’est pas de prendre Liège, mais de se rapprocher des Français.”

Pour cela, ils doivent conquérir les douze forts liégeois. Les Allemands bombardent sans relâche. Plusieurs forts finissent par se rendre, mais celui de Loncin résiste pendant dix jours avant que les Allemands ne recourent à leur arme secrète : la grosse Bertha, un énorme canon. Un obus de 800 kg suffira à détruire le fort. “Cela va littéralement soulever tout le fort avant qu’il ne retombe et s’effondre”, détaille Fernand Moxhet.

Du bouche à oreille dans le café

Malgré tout, cette résistance permet aux Français de mobiliser leur armée. La propagande s’empare de cette histoire, qui finit par se propager jusqu’aux terrasses des cafés parisiens.

En l’honneur de cette résistance, “on a retravaillé le café pour l’appeler non plus le café viennois mais le café liégeois”, raconte Thierry Marée, le patron de l’établissement “Le bistrot d’en Face” à Liège, dont le café liégeois a été primé. Sa recette ? “Un café avec un extrait de café, de la crème battue et du péket, puisque nous sommes à Liège”.

Derrière l’histoire du café liégeois se cache donc l’histoire de la première victoire des alliés de la Grande Guerre.