2023-06-29 22:21:00
Les violences se sont intensifiées ce jeudi en France après que les forces de l’ordre ont réprimé une manifestation pour réclamer justice pour un jeune homme abattu mardi par la police, après une deuxième nuit d’émeutes déclenchée par cette affaire de “déclencheur facile” et le déploiement de 40 000 policiers et gendarmes pour empêcher une troisième nuit de révolte.
Le parquet de Nanterre, commune française limitrophe de Paris où s’est produit l’événement, a déterminé que le policier qui a tué le livreur de 17 ans devait rester en prison provisoire.
La violence monte en France après une affaire de déclenchement facile
VOIR LA VIDÉO
Le procureur Pascal Prache a conclu ce jeudi que les conditions légales d’utilisation de l’arme n’étaient pas rempliesen s’adressant à la presse après la deuxième journée d’émeutes qui, contrairement à la nuit précédente où des scènes de violence n’avaient été vécues que dans la banlieue parisienne de Nanterre (à 15 kilomètres de la capitale française), se sont propagées aux villes de Lyon (centre), Toulouse (sud-ouest) et Lille (nord-est) entre autres.
Rien que ce mercredi soir, certains 180 personnes ont été arrêtées et des dizaines ont été blesséesa rapporté le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a exprimé son soutien à la police après avoir dénoncé “une nuit de violence insupportable contre des symboles” du pays, comme des écoles, des commissariats et des bâtiments gouvernementaux, selon l’agence de presse Europa Press.
“Je soutiens les policiers, gendarmes et pompiers qui montrent courageusement leur visage. Honte à ceux qui n’ont pas appelé au calme”, a déclaré Darmanin, qui a annoncé le déploiement aujourd’hui de 40 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 à Paris, pour empêcher une troisième nuit. de protestations.
Les émeutes, qui ont incendié commissariats, écoles, voitures et mairies, ont éclaté après Nahel, un livreur de 17 ans, a été abattu par la police après avoir résisté à un contrôle policier.
L’agent a expliqué aux autorités qu’il souhaitait “éviter une nouvelle fuite du véhicule” et assuré que s’il dégainait l’arme et la pointait directement sur lui c’était pour l’empêcher de repartir, bien que le jeune homme l’ait fait quand même.
C’est à ce moment-là que le coup de feu a été tiré, qui selon le procureur a traversé le bras et la poitrine de Nahel, qui a finalement fini par s’écraser, comme on peut le voir dans une vidéo devenue rapidement virale sur internet.
Le Gouvernement a mis en cause les agissements de l’agent, également capté par un témoin qui a filmé la scène, dont le contenu est déjà en possession du Parquet et qui, selon eux, prouvent qu’un excès a pu être commis.
Il Le président Emmanuel Macron condamné dans un message Twitter les “violences contre les commissariats, les écoles et les sièges du gouvernement”, qu’il a jugées “injustifiables” et a remercié les “policiers, gendarmes, pompiers et élus mobilisés”.
Les violences contre des commissariats, des écoles, des mairies, contre la République, sont injustifiables.
Merci aux policiers, aux gendarmes, aux sapeurs-pompiers et aux élus mobilisés.
Le recueillement, la Justice et le calme doivent guider les prochaines heures.
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 29 juin 2023
En outre, il a exprimé son souhait que “les prochaines heures” soient celles de “la contemplation” et du “respect” et a convoqué une réunion interministérielle pour aujourd’hui dans le but d’examiner les derniers événements.
Pour sa part, il fondateur de La France Insumisa (LFI), l’opposition Jean-Luc Mélenchona demandé justice et a critiqué les propos du Gouvernement : “Les chiens de garde nous ordonnent d’appeler au calme. Nous demandons justice, retirons l’action en justice contre le pauvre Nahel et suspendons le policier meurtrier et son complice qui lui a ordonné de tirer.”
La nouvelle nuit d’émeutes est survenue quelques heures avant une marche en hommage à Nahel convoquée par sa mère devant la préfecture de Nanterre, près de l’endroit où elle a perdu la vie. “C’est une émeute pour mon fils”, a déclaré la femme mercredi.
La mobilisation, à laquelle ont participé quelque 6.200 personnes qui ont crié “Justice pour Nahel” et “Plus jamais ça”, s’est terminée par la répression, après que certains manifestants ont incendié des voitures et du mobilier urbain.
Les violences policières sont un thème récurrent en Franceoù 13 personnes sont mortes dans des situations similaires à celle de Nahel en 2022.
Antécédents
Dans la mémoire collective des Français figurent les émeutes qui ont éclaté en 2005 dans la banlieue des grandes villes, après l’électrocution de deux adolescents alors qu’ils fuyaient la police à Clichy-sous-Bois, au nord-est de la capitale.
En 2005, le gouvernement du président alors conservateur Jacques Chirac a déclaré l’état d’urgence, pour la première fois en France métropolitaine depuis la fin de la guerre d’indépendance d’Algérie. Les deux policiers accusés ont été acquittés en 2015.
Bien que le leader de droite Éric Ciotti et l’extrême droite aient appelé à l’activation immédiate de l’état d’urgence, des sources gouvernementales ont affirmé ne pas l’envisager pour l’instant et qu’aucun policier ne l’a demandé lors de la réunion de crise.
Le gouvernement fait face à une situation délicate, d’autant que ses critiques de la veille ont créé un malaise au sein des syndicats de police, et cherche à conjuguer fermeté face aux émeutes et apaisement pour éviter que la tension ne monte.
L’officier de 38 ans qui a tiré fait l’objet d’une enquête pour homicide volontaire par un agent public.
Le ministère public a également ouvert une enquête contre la victime pour son prétendu refus d’obtempérer aux ordres des agents et pour tentative d’homicide volontaire sur fonctionnaire.
Le fait a provoqué une vive indignation de la part de plusieurs personnalités, dont le capitaine de l’équipe de football Kylian Mbappé.
J’ai mal à ma France. ????????????????????
Une situation inacceptable.
Tout mes pensées vont pour la famille et les proches de Naël, ce petit ange parti beaucoup trop tôt.— Kylian Mbappé (@KMbappe) 28 juin 2023
#violence #grandit #France #avec #répression #les #émeutes #après #une #affaire #déclencheur #facile
1688070134