Nouvelles Du Monde

La vie des saisonniers dans les stations de ski : entre travail intense et débauche nocturne

La vie des saisonniers dans les stations de ski : entre travail intense et débauche nocturne

Je vais commencer par vous donner une information déjà connue. Dans les stations de ski en montagne, la vie est rythmée par les saisons. L’hiver se concentre sur quatre mois intenses, de décembre à mars. La population des villages explose, passant parfois de 500 habitants calmes à 50 000 âmes surexcitées. Certaines stations ont développé des activités estivales, de mi-juin à mi-septembre, notamment en raison du changement climatique, mais les terminaux de carte de crédit chauffent beaucoup moins qu’en hiver. Le reste de l’année, la plupart des boulangeries, boucheries, supermarchés, magasins de sport, restaurants, hôtels, bars et même des bureaux de tabac restent fermés, laissant des villages fantômes.

Qui dit saisons dit aussi saisonniers. Ils sont des milliers dans les Alpes, à venir et repartir avec les touristes. Ils “charbonnent”, comme ils disent, pour accueillir, divertir, et servir les flots de touristes venus pour la semaine ou le week-end. Ils travaillent beaucoup, gagnent bien leur vie car ils font des heures de travail intenses. Ils “charbonnent” pendant 6 ou 7 mois, puis flottent le reste de l’année.

Lire aussi  Explicateur: Quelles sont les dernières nouvelles sur l'annulation du prêt étudiant américain de Biden?

Les saisonniers que je connais viennent de toute la France. Ils travaillent dans les restaurants, vendent ou louent du matériel de sport, et accompagnent la montée sur les télésièges. Sans eux, il n’y aurait pas de saison ni de chiffre d’affaires. Ils sont le moteur d’une industrie de la montagne qui rapporte gros : le tourisme hivernal génère 5 milliards de francs en Suisse et le double en France.

Mais pour bien comprendre la vie des saisonniers, il ne faut pas oublier ce détail : ils sont aussi là pour en prendre plein la tête.

La bière de la débauche

Si j’ai bien observé une chose en station, où j’ai vécu et aidé mes parents (voir l’introduction), c’est que l’argent n’est pas la principale motivation des saisonniers. Rejoindre une station, c’est profiter d’un cadre de travail hors norme : la possibilité de skier pendant ses congés, découvrir des paysages magnifiques, et apprécier la généreuse gastronomie locale.

Lire aussi  Macky Sall remporte le prix du leadership pour la sécurité de l'eau en Afrique.

Mais pour ces gens, à la fois travailleurs et hédonistes, monter en station est surtout l’occasion de sortir en groupe, parfois très uni, dans les bars et les boîtes de nuit. Et de boire beaucoup. “Ça a toujours été le cas, ça le sera toujours”, confirme Adrien (nom modifié), qui suit le rythme des saisons depuis 25 ans. “C’est bien rémunéré, car c’est du travail nocturne, mais je finis toujours à 7h du matin, et si tu ne bois pas un peu, tu n’es pas dans l’ambiance et tu as comme des envies de tuer les gens, donc c’est compliqué.”

Pour les saisonniers, les bars sont une deuxième maison. Ils boivent des shots avant le service, viennent boire une, deux, quatre, six bières après le travail sur les pistes ou dans les magasins. Cette habitude est une institution : c’est la “bière de débauche”. Un sas de décompression, récompense d’une longue journée qui sera suivie d’une courte nuit.

Lire aussi  Le gouvernement promet des trains plus ponctuels - NRK Norvège - Aperçu de l'actualité de différentes régions du pays

Pendant des années, j’ai souvent observé ces états extrêmes en me perch…

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT