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La version féministe et humaniste de ‘Il turco in Italia’ fait rire et applaudir le public du Teatro Real

La version féministe et humaniste de ‘Il turco in Italia’ fait rire et applaudir le public du Teatro Real

2023-06-01 00:11:20

MADRID, 31 mai. (EUROPA PRESSE) –

Le Teatro Real a accueilli ce mercredi 31 mai une nouvelle première très applaudie de l’opéra buffa ‘Il turco in Italia’ de Gioachino Rossini, une pièce en deux actes encadrée de comédie et de mélodrame mais avec le féminisme et l’humanisme comme axe central.

Le public a surtout applaudi Sara Blanch pour son rôle de Fiorilla, notamment après avoir remplacé à la dernière minute la soprano américaine Lisette Oropesa en raison d’un processus grippal. Le public a également particulièrement acclamé Misha Kiria (Geronio), qui a joué dans des moments plus comiques.

Cette version de “Il turco in Italia”, dont l’intrigue se déroule dans la Naples du XVIIIe siècle, présente une Fiorilla au fort pouvoir de séduction sur les hommes, bien qu’elle soit mariée à Geronio.

Cependant, la soif de liberté suscitée par la tristesse de son mariage la pousse à imaginer une histoire d’amour trépidante et débordante d’érotisme, avec un bel et séduisant Turc, joué par Alex Esposito.

Pendant le spectacle –de près de trois heures– Fiorilla trouve dans les romans-photos le moyen d’échapper à sa réalité et entre dans une nouvelle vie dans laquelle elle vivra des aventures avec son nouvel amant.

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Ainsi, tous les personnages de l’opéra deviennent les acteurs de son imaginaire, de Zaïda, la petite amie rejetée de Selim, à Prosdocimo, poète en quête d’inspiration et voyeur témoin des expériences de Fiorilla, lui aussi mué en personnage de photoroman.

Le metteur en scène Laurent Pelly, très apprécié du public du Teatro Real, où il a mis en scène ‘La fille du régiment’ (2014), ‘Hänsel und Gretel’ (2015), ‘Le Coq d’or’ (2017), ‘Falstaff ‘ (2019) et ‘Vive la Mamma!’ (2021), se charge de transformer l’opéra en un mélodrame fotonovela, aux codes stéréotypés et à l’esthétique vintage, imaginé par son protagoniste rêveur pour échapper à la vie conjugale.

Pelly situe l’action précisément dans la période où les fotonovelas font sensation. Dans un premier temps, il présente Fiorilla dans sa banale maison bourgeoise, avec un jardin bien entretenu. En plongeant dans ses pages, elle est soudain captivée par Selim, un Turc qui incarne la virilité et l’exotisme par excellence.

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L’œuvre s’approfondit avec la musique de Gioachino Rossini, sous la direction de Giacomo Sagripanti, qui a fait ses débuts à la tête du Chœur et de l’Orchestre Royal, et qui interprète les récitatifs au pianoforte. Les mélodies permettent au public d’éprouver les registres et les émotions les plus forts, ce qui le fait passer de l’exaltation au désespoir qui se mêlent aux accents comiques et aux accents graves.

Le décor a été marqué par l’apparition de cadres photographiés et de décors qui ont ravi le public.
Les codes de la fotonovela sont ici des outils théâtraux qui permettent de jouer avec la folie des personnages et la légèreté des situations improbables.

“LÉGÈRE EST L’ERREUR QUAND ELLE PROVIENT DE L’AMOUR”

Déjà dans le deuxième acte, l’intrigue est définie par la sitcom, surtout lorsque Fiorilla se rend à un bal costumé pour rencontrer son amant bien-aimé dans le dos de son mari.

A ce moment, le poète interpelle davantage le public dans le but de conclure son œuvre par un happy end dans un exercice de métathéâtre.

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La morale du spectacle est centrée sur le pardon, accordé par Geronio à Fiorilla car “l’erreur est légère quand elle vient de l’amour”.

‘Il turco in Italia’ n’a jamais été joué au Teatro Real, bien qu’il ait été joué à Madrid, en 1818 au Teatro de la Cruz, au Teatro del Príncipe en 1820 et en 1990 à la Zarzuela.

Cette fonction était la première des dix qui se tiendront jusqu’au 12 juin au Real et seront ensuite présentées dans les salles coproductrices : l’Opéra de Lyon et le Nouveau Théâtre National de Tokyo.

‘Il turco in Italia’ a eu des problèmes de censure lors de sa création à Milan en 1814 -et surtout deux ans plus tard, lorsqu’il est arrivé à Rome-, en raison du fait qu’il parle d’infidélité explicite et d’humour. Dans les versions ultérieures, le rôle des personnages a été modifié, l’amant turc étant le serviteur de Fiorilla ou le mari devenant son tuteur.



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