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La transplantation de microbiote fécal: une révolution pour lutter contre l’infection à Clostridioides difficile

La transplantation de microbiote fécal: une révolution pour lutter contre l’infection à Clostridioides difficile

) est en équilibre, notre organisme est protégé contre les infections à Clostridioides difficile», explique le Pr Xavier Nassif, chef du service de microbiologie de l’hôpital Cochin, à Paris. Mais quand cet équilibre est perturbé, par exemple après une antibiothérapie, la bactérie peut se développer, libérant des toxines qui endommagent la paroi de l’intestin. Les symptômes sont alors très violents: diarrhées sévères, parfois associées à des douleurs abdominales, de la fièvre, voire des complications comme une péritonite, une septicémie ou une toxicité rénale.

Il y a encore quelques années, la seule solution était l’ablation partielle ou totale du côlon. Mais depuis la découverte de l’efficacité de la transplantation de microbiote fécal, cette intervention est devenue rare. «La transplantation consiste à rétablir l’équilibre du microbiote intestinal en apportant des bactéries saines provenant du côlon d’un donneur», explique le Pr Nassif. Les selles sont ainsi collectées auprès d’un donneur bien portant, puis traitées en laboratoire pour être administrées au malade. La transplantation se fait sous forme de gélules ou de lavement dans le côlon.

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Cette technique, bien que peu ragoûtante, est très efficace: «Les études montrent que le taux de guérison est supérieur à 90%», affirme le Pr Nassif. Et les risques de complications sont très faibles: «Les donneurs sont sélectionnés avec soin pour éviter toute transmission de maladie infectieuse», précise-t-il. Pour les patients, c’est une véritable révolution: ils n’ont plus besoin de subir une intervention chirurgicale lourde ni de prendre des antibiotiques à répétition, qui risquent de déstabiliser encore plus leur microbiote.

Cependant, la transplantation de microbiote fécal reste encore peu pratiquée en France, faute de moyens humains et matériels. Pourtant, les besoins sont importants: chaque année, plus de 7 000 cas d’infections à Clostridioides difficile sont recensés en France, et un tiers d’entre eux sont multirécidivants. «C’est une maladie qui peut toucher tout le monde, mais surtout les personnes âgées, fragiles, hospitalisées ou en institution», alerte le Pr Nassif. Pour lui, il est urgent que cette technique se développe davantage, car elle pourrait également être utilisée dans d’autres maladies intestinales, comme la rectocolite hémorragique ou la maladie de Crohn.
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