La Suisse a la possibilité d’encourager discrètement le dialogue entre Moscou et Kiev, selon le diplomate Thomas Greminger. Selon lui, la stabilité en Europe dépend de la Russie et non de la confrontation avec celle-ci. Dans une interview accordée à la NZZ am Sonntag, il déclare que la Suisse peut jouer un rôle important en coulisses, en tant que siège du Centre de politique de sécurité à Genève, financé en grande partie par la Confédération. Il souligne que la Suisse ne doit pas agir en tant que médiateur officiel, car les parties en conflit ne souhaitent pas avoir recours à des médiateurs traditionnels.
Le centre travaille sur la question du statut et des garanties de sécurité de l’Ukraine pour l’avenir. Le diplomate indique que les propositions formulées n’ont pas encore abouti à des résultats politiquement significatifs, bien que les parties en conflit en aient été informées. Il estime que la neutralité de la Suisse est avantageuse tant pour la communauté internationale que pour les interlocuteurs russes, qui apprécient le site de Genève.
Selon Thomas Greminger, la Suisse devrait faire davantage dans le domaine humanitaire et contribuer à la reconstruction de l’Ukraine. Il suggère également que la Suisse pourrait être plus généreuse dans l’accueil des réfugiés ukrainiens. Il note que la fin de la guerre n’est pas en vue pour le moment et anticipe une guerre longue et intense, avec des coûts croissants. Il évoque la possibilité théorique d’un compromis, comme la céssion temporaire de territoires occupés à la Russie, qui pourraient être négociés ultérieurement lorsqu’un nouveau gouvernement russe sera en place. Selon lui, le conflit se résume donc à un choix entre une guerre longue et coûteuse ou une fin de conflit potentiellement insatisfaisante.
Source: ATS
