La sensibilité des acteurs publics face à la hausse du coût de la vie

Face à l’augmentation du coût de la vie, les acteurs publics n’ont pas le droit de se tromper. La majorité des ménages au Québec doivent actuellement composer avec des portefeuilles serrés, une augmentation de leurs paiements hypothécaires, des coûts de loyer et des prix alimentaires qui ont fortement augmenté. De plus, la période des Fêtes s’annonce stressante sur le plan financier.
Il est essentiel que des personnalités publiques telles que la présidente de la FTQ, Magali Picard, et le ministre des Finances, Eric Girard, se rappellent à quel point la période actuelle est difficile pour des millions de familles. De nombreux Québécois sont épuisés par l’inflation depuis un an et demi, les coûts croissants des produits d’épicerie, l’inaccessibilité des logements, et la détérioration des services publics et privés en raison du manque de main-d’œuvre.
De nombreuses familles doivent négocier chaque semaine le renouvellement de leur prêt hypothécaire à un taux d’intérêt plus élevé. La plupart doivent payer 30 %, 35 %, voire 40 % de plus à chaque paiement, toutes les deux semaines ou par mois. C’est énorme et cela engendre du stress.
Le nombre de dossiers de faillite déposés en octobre 2023 était en hausse de 27 % par rapport à la même période en 2022 au Canada, avec une augmentation de près de 26 % pour les consommateurs et de 63 % pour les entreprises. De nombreux propriétaires de petites entreprises sont en difficulté financière et ne parviennent pas à rembourser les prêts d’urgence consentis pendant la pandémie dans les délais impartis.
L’augmentation des prix et la hausse des taux d’intérêt ont un impact considérable sur de nombreuses personnes. Ces dernières vivent dans l’incertitude et sont préoccupées par l’effet à moyen terme de ces pressions sur leurs finances. Elles attendent des décideurs publics un engagement réel, sincère, convaincu et inébranlable à améliorer leur situation.
C’est pourquoi, à mon avis, les syndicats bénéficient d’un fort soutien de la population dans leurs négociations avec le gouvernement. Les Québécois savent combien la pandémie a été exigeante pour les travailleurs des écoles, des hôpitaux et des CHSLD. Si l’opinion publique est bien interprétée, les travailleurs du secteur public méritent des augmentations salariales supérieures à l’inflation et une nette amélioration de leurs conditions de travail.
Il est essentiel de sortir de sa bulle et d’écouter ce que les gens ont à dire.
Tous les gouvernements éprouvent des difficultés à trouver des solutions face au coût de la vie, ce qui affecte leur popularité. C’est l’économie avant tout, comme le soulignait James Carville, conseiller de Bill Clinton, au début des années 1990. Cette vérité semble plus pertinente que jamais : les citoyens attendent des acteurs publics des solutions, de la conviction, de la cohérence et un acharnement à améliorer leur qualité de vie.
À un mois de Noël, il est déjà évident que les ménages devront réduire leurs dépenses pour les Fêtes par rapport aux années précédentes. Selon une enquête de Deloitte, les dépenses prévues sont inférieures de 11 % cette année, avec une baisse attendue de 18 % pour les cadeaux. La moitié des Canadiens prévoient d’acheter uniquement l’essentiel pour les Fêtes, tandis qu’un quart prévoient de réduire les dépenses alimentaires.
Le fait de dilapider des millions de dollars dans un événement comme celui des Kings à Québec tout en prônant la prudence budgétaire, comme l’a fait Eric Girard, est simplement insultant pour les citoyens qui doivent se serrer la ceinture. De même, le fait pour Magali Picard de partir à Dubaï dans un contexte de tensions sociales et de grèves, même si la cause des changements climatiques est extrêmement importante, est perçu comme une marque de mépris envers les travailleurs et la population.
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