Nouvelles Du Monde

La santé mentale fait des ravages. par Francesco Starace – Forum sur la santé mentale

La santé mentale fait des ravages.  par Francesco Starace – Forum sur la santé mentale

2024-04-15 17:16:20

et quotidianosanita.it

Au cours des trois premiers mois de 2024, 28 suicides ont eu lieu dans les prisons. Des taux de suicide 20 fois supérieurs à ceux de la population générale. Un phénomène alarmant et complexe pour lequel des lectures simplistes ne suffisent pas et qui alimente parfois la stigmatisation des malades mentaux tenus responsables à la fois de troubles internes aux prisons et de suicides. Les données du Rapport du Garant National offrent des réflexions importantes.

a) Il convient tout d’abord de rappeler qu’il existe une différence entre être atteint de troubles mentaux et d’infirmité mentale (non-imputabilité). Seule une partie limitée des personnes atteintes de troubles mentaux sont légalement « malades mentaux » : les personnes bénéficiant d’un mandat de détention définitif en REMS sont au nombre de 331 et occupent 51 % des places en REMS. Il s’ensuit que si celles-ci n’étaient utilisées que pour les travailleurs « permanents », les places actuelles du REMS seraient plus que suffisantes.

b) Les personnes arrêtées en prison, avant même le procès, peuvent faire l’objet de l’application de mesures de sécurité de détention provisoire. Cela les rend prisonniers « sine titulo », puisque la mesure de sécurité, d’un point de vue juridique, ne peut pas être appliquée en prison.

Il s’agit de personnes présumées innocentes et dont la maladie reste souvent incertaine. En novembre 2023, il y en avait 42. Un seul, c’est déjà trop. Pour prévenir ces situations, une coordination des horaires pourrait être adoptée entre les juges, les avocats, les experts et les DSM en vue du transfert vers d’autres centres de santé ou à domicile selon les indications des DSM (qui suivent sur le territoire national environ 6 000 personnes). avec des mesures judiciaires) ou comme ratio extrême dans REMS. Des protocoles opérationnels et une utilisation adaptée des places REMS sont nécessaires selon l’accord État-Régions du 30 novembre 2022.

Lire aussi  Les raisons pour lesquelles l'OPS a visité un laboratoire argentin de fabrication de vaccins

c) Dans les prisons, des personnes atteintes de troubles mentaux imputables purgent une peine. Les services de santé mentale et d’addictions pathologiques assurent des activités de traitement dans les établissements pénitentiaires. Il existe des Unités de Protection de la Santé Mentale (ATSM) qui accueillent environ 230 personnes. Il y a 350 personnes détenues avec un « diagnostic psychiatrique établi » (sur environ 56 000 détenus) mais la prévalence est certainement plus élevée (environ 20 %).

L’étude du Garant National souligne qu’en 2022, sur 85 suicides, 11 (13%) souffraient de pathologies psychiatriques certifiées et un était en attente d’une place en REMS. 28 personnes sur 85, soit 33% du total, avaient déjà tenté de se suicider. Au moment du suicide, 19 personnes sur 85 faisaient l’objet d’une haute surveillance ce qui fait réfléchir sur l’efficacité de cet outil et plus généralement sur les modèles préventifs.

d) Environ un tiers des détenus ont des problèmes de toxicomanie et ce sont ces situations qui sont pertinentes tant pour la vie dans les établissements pénitentiaires que pour la prévention du suicide. Les difficultés sont également démontrées par la consommation de médicaments psychotropes chez les détenus, 5 fois plus élevée que dans la population générale, comme le souligne l’étude d’Altreconomia n. 263/2023. Les personnes souffrant de psychopathie ou de toxicomanie ne peuvent et ne doivent pas être envoyées au REMS mais des mesures alternatives peuvent être activées (dans les communautés thérapeutiques ou sur le territoire).

Lire aussi  TEP provisoire au 18F-FDG validée et incluse dans la recommandation pour le DLBCL

e) Question sociale La question des suicides a un aspect social important puisque 68 personnes sur 85 (soit 80%) étaient dans des conditions vulnérables et 20 (23,5%) suicidés sur 85 étaient des étrangers sans abri.f) Question de genre : 5 suicides sur 85 concernaient des femmes, un pourcentage apparemment faible et pourtant supérieur (2,1 pour mille détenus) à celui des hommes (1,48 pour mille détenus) par rapport à la population féminine totale détenue (2 372). Il faut également rappeler qu’il y a encore 20 mères de 21 enfants en prison.

g) Situation juridique : 54% sont des personnes bénéficiant de mesures non définitives et 37% sont en attente du premier jugement. Pour la prévention, la pertinence des périodes critiques (audiences, fin de peine et autres), des lieux de détention (sécurité moyenne, etc.) et du soutien par les pairs est connue.

Rappelons enfin que les policiers pénitentiaires ont des taux de suicide deux fois supérieurs à ceux des autres forces de l’ordre et trois fois supérieurs à ceux de la population générale. Un élément supplémentaire pour réfléchir sur les effets de la privation de liberté et les conditions de détention. Le nombre de prisonniers atteint environ 61 000 personnes, avec une augmentation de 400 à 500 personnes par mois.

Lire aussi  L'exposition à un métal peut provoquer plus de maladies cardiaques que le tabagisme ou le cholestérol : ScienceAlert

De conclure. Il est clair qu’il ne s’agit pas d’augmenter le REMS, mais la prévention du suicide ne peut se faire que grâce à un travail interinstitutionnel concerté, avec des actions à plusieurs niveaux. Compte tenu de la gravité des données et du rappel du Président de la République Sergio Mattarella, il faut une volonté politique commune qui conduise à l’approbation de lois sur les grâces, les amnisties, la libération anticipée (projet Giachetti), les mesures alternatives, les maisons pour mesures alternatives. , le dépassement de la double voie (proposition de loi Magi 1.119/2023), les réformes de la législation sur les drogues, la migration et la pauvreté. Des mesures qui auraient pour objectif de réduire le nombre de personnes détenues, de créer des alternatives, d’améliorer la qualité de vie et de donner de l’espoir. Dans ce contexte, les appels téléphoniques, les relations affectives et sexuelles sont fondamentaux dans l’application de l’arrêt 10/2024 du Tribunal Constitutionnel. Des ressources sanitaires, sociales et judiciaires sont nécessaires pour doter adéquatement le personnel (et leur formation) et promouvoir les droits, lutter contre la pauvreté et le dénuement social et sanitaire afin de prévenir les suicides pendant la détention mais aussi avant et après.



#santé #mentale #fait #des #ravages #par #Francesco #Starace #Forum #sur #santé #mentale
1713211772

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT