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La Russie assume la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, au milieu des protestations de l’Ukraine

La Russie assume la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU, au milieu des protestations de l’Ukraine

Publié dans: 01/04/2023 – 14:55

En pleine guerre en Ukraine, la Russie assumera, à partir de ce samedi (1er), la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU pour une durée d’un mois, en remplacement du Mozambique. L’Ukraine dénonce une “mauvaise blague”.

Avec les informations du correspondant de RFI à New YorkCarrie Nooten.

« La Russie a usurpé son siège ; elle mène une guerre coloniale ; son président est un criminel de guerre recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour enlèvement d’enfant », a dénoncé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, avant que les Russes n’assument la présidence de l’organe exécutif des Nations Unies.

Dans un message Twitter, Kouleba écrit que “la présidence russe du CSNU est un rappel brutal que quelque chose ne va pas dans le fonctionnement de l’architecture de sécurité internationale. Un État qui sape systématiquement la paix et la sécurité internationales présidera l’organe chargé de garder eux”, indique le message.


“Nous prévoyons que la Russie continuera d’utiliser sa position pour répandre la désinformation et tenter de justifier ses actions en Ukraine et les crimes de guerre que commettent des membres de ses forces armées”, a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Karine Jean-Pierre. “Un pays qui viole de manière flagrante la Charte des Nations unies et envahit son voisin n’a pas sa place au Conseil de sécurité”, a-t-il ajouté.

L’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas-Greenfield, quant à elle, a déclaré qu’elle espérait que la Russie se comporterait “de manière professionnelle” à la présidence, bien qu’elle ait déjà exprimé ses doutes.

Pendant ce temps, la Russie dit qu’elle est forcée d’affronter “l’Occident”. Dans une déclaration vendredi (31), le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov a réaffirmé que l’Occident, en particulier les États-Unis, représente “une menace existentielle pour la Russie”.

La dernière visite de Lavrov au siège des Nations Unies, à New York, remonte à septembre dernier, lors de l’Assemblée générale de l’organisation. Le chef de la diplomatie russe présidera une réunion du Conseil de sécurité en avril.

« Un autre événement important de la présidence russe sera le débat public de haut niveau du Conseil sur « un multilatéralisme efficace par le respect des principes de la Charte des Nations Unies ». Cette réunion sera présidée par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov », a déclaré à la presse la porte-parole russe Maria Zakharova. Lavrov devrait également présider une session de débats sur le Moyen-Orient le 25 avril.

Boycotter

Le mouvement citoyen de l’Atlas souligne que la nouvelle ressemble à une plaisanterie, puisqu’elle s’est produite le jour du « poisson d’avril », et regrette qu’un pays comme la Russie soit autorisé à assumer la présidence tournante du Conseil de sécurité de l’ONU pendant un mois. “S’il y a 80 ans, l’Allemagne nazie avait présidé le Conseil de sécurité – bien qu’un tel organe n’existait pas à l’époque – j’imagine que les gens n’auraient pas accepté cela”, plaide Andrea Venzon, cofondatrice du mouvement Atlas.

Si la Russie n’est pas encore aussi criminelle que l’Allemagne nazie, les chiffres de l’invasion de l’Ukraine inquiètent le monde entier. « Les troupes russes sont responsables de plus de 200 000 morts et de 18 millions de personnes déplacées. Il est maintenant clair que la Russie n’essaie pas d’arrêter cette guerre, donc la seule chose que nous pouvons faire est d’agir avec fermeté », ajoute Venzon.

Le mouvement Atlas a appelé à manifester cet après-midi à Londres et dans d’autres capitales des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU. Le groupe demande aux diplomates de sept pays membres de boycotter les réunions. Un symbole fort, mais qu’il ne faut pas suivre : à New York, les diplomates refusent d’interférer avec les travaux du Conseil sur d’autres dossiers. Au lieu de cela, ils s’engagent à être vigilants et à bloquer tout barrage routier que la Russie pourrait imposer au cours de ce mois.

(Avec des informations de l’AFP)

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