L’agence de presse AP s’est entretenue avec des soldats ukrainiens qui ont été au front dans le Donbass. Ils ont combattu dans des villes comme Severodonetsk et Lysychansk qui ont été presque complètement détruites. Ils ont vu des amis être tués, blessés ou s’évanouir sous les bombardements en cours.
“Ils nous ont bombardés tous les jours”, a déclaré le lieutenant Volodymyr Nazarenko, qui a combattu à Severodonetsk. “C’était un barrage sur chaque bâtiment. La ville a été systématiquement fermée.” Il est convaincu que l’Ukraine vaincra la Russie et reprendra tous les territoires perdus. “Nous descendons des cosaques”, dit le commandant de peloton Maria. “Nous sommes libres et courageux. C’est dans notre sang. Nous nous battons jusqu’au bout.”
D’autres soldats sont plus pessimistes. “A la télé, les images du front, de la solidarité et de l’armée sont belles, mais la réalité est différente”, dit Oleksiy. Son unité a perdu 150 hommes au cours des trois premiers jours de combat. Les blessés ne pouvaient parfois être évacués du front qu’au bout de deux jours.
Le feu russe était parfois si intense que lui et ses camarades ne pouvaient pas se tenir debout dans les tranchées. “Les commandants ne se soucient pas de savoir si vous êtes mentalement brisé. Tant que votre cœur bat encore et que vous avez encore vos bras et vos jambes, vous devez retourner au combat.” Oleksi a été grièvement blessé. Il ne croit pas que les nouvelles armes de l’Occident feront une différence.
Deux autres soldats avec lesquels l’AP s’est entretenu travaillaient dans le bureau. Ils devaient aller au front dès que l’entraînement de base était terminé. Ils ont été étonnés de l’organisation “terrible” là-bas et de la “prise de décision illogique”. Selon eux, il y avait beaucoup de soldats dans leur bataillon qui refusaient de se battre.
