La reconnaissance israélienne de la marocanité du Sahara ouvre certainement la voie à d’autres nations qui pourraient suivre l’exemple de l’État hébreu. En effet, Tel Aviv dispose de “groupes de pression” dans de nombreuses capitales internationales, à travers lesquels elle cherche à défendre ses intérêts et ceux de ses alliés régionaux.
Avec le message de Netanyahu, qui affirmait dans les parties les plus importantes, “une reconnaissance de la souveraineté du Royaume sur ses territoires devant toutes les instances internationales et capitales où il y a des représentations israéliennes”, il est certain que de nombreuses nations suivront le mouvement.
Dans le “jeu des intérêts” qui régit la conduite de la politique internationale, le maintien de la stabilité et de la sécurité internationales est primordial.
Deux experts, Tarik Atlati, directeur du Centre marocain de recherche et d’études stratégiques, et Hafid Ezzahri, analyste politique et chercheur en sciences politiques, ont développé cette perspective pour Hespress.
Tarik Atlati a souligné que l’engagement de Tel Aviv à mobiliser tous ses moyens diplomatiques en faveur du Royaume du Maroc était un atout majeur. Atlati a également déclaré à Hespress que “Israël n’est pas un pays ordinaire, et son influence mondiale est indéniable. Elle influence grandement la politique internationale”. Le responsable du Centre marocain de recherche et d’études stratégiques a ajouté que “tous les pays qui ont des relations étroites avec Tel Aviv seront affectés par la décision israélienne et opteront pour la même direction à court et moyen terme”.
Tarik Atlati a poursuivi en disant : “Il faut s’attendre à de nombreuses surprises gratifiantes dans le dossier du Sahara marocain peu après la reconnaissance israélienne”, soulignant que “Tel Aviv, qui est incontournable dans la politique internationale, inversera sans aucun doute la tendance en résolvant de nombreuses équations difficiles. Les effets notables du message de Netanyahu se font déjà ressentir dans la communauté internationale”.
Et Atlati conclut en ajoutant que “la France est actuellement soumise à de fortes pressions pour changer sa position sur la question du Sahara marocain après la reconnaissance israélienne, surtout après la lettre du représentant d’Israël aux Nations Unies, qui était principalement adressée à l’Élysée. Sachant que le lobby juif est puissant en France, il est légitime d’y croire”.
De son côté, Hafid Ezzahri note que “les prochaines reconnaissances devraient venir de la Grande-Bretagne, de la plupart des pays anglo-saxons, ainsi que des pays d’Europe de l’Est et de certains pays africains”. Ezzahri indique également que “Tel Aviv a une grande influence sur les pays de la Corne de l’Afrique, en particulier le Kenya, qui entretient des relations économiques très solides avec Israël, ainsi qu’avec l’Éthiopie”.
Selon lui, “l’influence israélienne peut également se faire sentir près du Royaume, notamment en Mauritanie et au Nigeria, relié par un gazoduc à Rabat. Ces pays sont de bons candidats pour suivre la démarche israélienne en raison de la présence d’un lobby israélien puissant en leur sein”. Et l’analyste politique ajoute : “Le conflit du Sahara marocain se dirige vers une solution définitive grâce à la conviction internationale de l’importance de la position marocaine”.
Et pour conclure, “les reconnaissances de la marocanité du Sahara ne cessent de pleuvoir. Les consulats s’ouvrent de plus en plus dans les provinces du sud, à Dakhla et à Laâyoune, et cela constitue des indicateurs décisifs”, soulignant que “les efforts d’Israël ont été accompagnés d’une démarche américaine pendant de nombreuses années avec des résultats probants qui se profileront dans un avenir proche”.
