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La publicité des aliments malsains auprès des enfants en Suisse: un enjeu sans cadre légal.

La publicité des aliments malsains auprès des enfants en Suisse: un enjeu sans cadre légal.

Les enfants, visés par les industriels, passent de plus en plus de temps devant les écrans et sont exposés à des milliers de publicités par jour, principalement pour des boissons et des aliments nuisibles pour la santé. Pour l’instant, aucune législation en Suisse ne réglemente cette pratique.

Les icônes bien connues des œufs en chocolat prennent désormais vie dans des univers virtuels et interactifs, et des chips apéritives font leur apparition dans le jeu vidéo Minecraft : les industriels rivalisent d’imagination pour cibler les enfants à travers les plateformes numériques.

Les enfants passent en moyenne 5h45 par jour devant les écrans, et sont ainsi exposés à plusieurs milliers de publicités. Des chercheurs ont analysé les publicités présentes dans les vidéos YouTube les plus populaires chez les enfants, et ont constaté que 40% d’entre elles promouvaient des aliments et des boissons, la plupart étant des produits nuisibles pour la santé.

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Sur des réseaux sociaux comme Snapchat, TikTok et Instagram, il est démontré que 70% des enfants sont exposés à des publicités pour des produits alimentaires nocifs, et près de la moitié de ces publicités sont pour des fastfoods.

Cette stratégie se révèle payante, selon le spécialiste en communication Michael Kamm, qui explique que les jeux vidéo captent l’attention des adolescents et suscitent des émotions qui restent gravées dans leur mémoire. Selon lui, associer une émotion à la visualisation d’une marque la rend beaucoup plus mémorable, et peut influencer les préférences des consommateurs.

Le recours à ces méthodes incitant les enfants à consommer des aliments nocifs suscite des inquiétudes chez certains médecins. En effet, les habitudes alimentaires adoptées pendant l’enfance peuvent avoir des conséquences à long terme sur la santé, telles que l’obésité qui, dès l’âge de 6 ans, peut induire des modifications de la paroi des artères et entraîner un vieillissement artériel prématuré.

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Actuellement, aucune loi en Suisse n’encadre la publicité pour les aliments très gras, salés ou sucrés destinée aux enfants. Certains acteurs du secteur de la grande distribution ont pris des mesures d’autorégulation, mais aucune contrainte légale n’existe encore.

La Confédération reconnaît cette défaillance et espère que la loi en 2024 permettra de réguler cette publicité. Cependant, un conflit est à prévoir avec les distributeurs et les marques.

La réalité de la publicité pour la malbouffe auprès des enfants est abordée dans l’émission Temps Présent, et un reportage dans le 19h30 apporte des éclaircissements sur l’absence de réglementation légale actuelle.

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