La “Société de l’assurance automobile du Québec” (SAAQ) s’apprête à utiliser une technologie novatrice pour prévenir les fraudes dans ses services. En effet, la reconnaissance faciale sera mise en place dès 2021 pour renforcer l’identification des clients et éviter toute tentative de fraude. Cette nouvelle mesure suscite des interrogations quant à sa mise en application et à ses limites, mais elle souligne également l’importance pour les acteurs publics de se doter d’outils technologiques pour garantir la transparence et la sécurité de leurs services.
La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) se lance dans la reconnaissance faciale pour assurer l’intégrité des détenteurs de permis de conduire après le lancement chaotique de sa transformation numérique. Le projet consiste à introduire une solution de reconnaissance faciale pour optimiser la banque photo de la SAAQ. La technologie Cognitec du fournisseur Thales DIS Canada a été retenue par la société d’État pour réaliser cette opération. La technologie utilisée par la SAAQ pour scanner les photos des permis de conduire fera la vérification biométrique et l’identification des personnes. Elle comparera les nouvelles photos d’identité aux images existantes pour prévenir la fraude d’identité.
Ce projet qui a été désigné d’intérêt gouvernemental par le ministère de la Cybersécurité et du Numérique (MCN) permettra à la société d’État de faire « le ménage » de sa banque de photo de permis de conduire et s’assurer d’éviter les doublons, rectifier des erreurs et déceler des fraudes. Selon le porte-parole de la SAAQ, il ne s’agit pas de faire de la surveillance, mais plutôt de gérer les documents de la banque de photos. Il sera possible de vérifier s’il n’y a pas eu une tentative de fraude pour éviter que quelqu’un essaie de se faire passer pour quelqu’un d’autre.
Cependant, la SAAQ devra s’assurer de protéger l’identité de ses clients et l’accès aux données sensibles des citoyens, leur visage et leur adresse en particulier. Les risques que la vie privée des détenteurs de permis de conduire soit bafouée sont réels, surtout si une multitude de personnes ont accès à cette base de données. Il faudra donc surveiller de près l’accès à ces données.
Le projet de reconnaissance faciale de la SAAQ est le deuxième du genre à voir le jour au Québec après celui du ministère de la Cybersécurité et du Numérique pour son projet d’identité numérique. La SAAQ a investi 600 000 $ pour la rédaction du dossier d’affaires ainsi que la réalisation du processus d’appel d’offres public. Les coûts et l’échéancier de mise en marche du projet sont encore inconnus.
Selon une étude publiée l’an dernier par la société Capterra Canada, 35 % des Québécois utilisent déjà la reconnaissance faciale, mais 49 % d’entre eux s’inquiètent de l’utilisation abusive de leurs données biométriques. 45 % craignent que la technologie biométrique puisse nuire à la protection de la vie privée.
