La position du NPA sur la guerre entre le Hamas et Israël : soutien à la lutte armée des Palestiniens

Après l’attaque terroriste du Hamas dans le sud d’Israël, le Nouveau Parti anticapitaliste a exprimé son soutien total à la lutte armée du peuple palestinien. Cette position suscite des critiques et des appels, notamment de la droite, pour la dissolution du parti.

Tout ce qui bouge est-il rouge? Depuis des décennies, cette question agite les milieux d’extrême gauche. Lorsqu’un événement révolutionnaire éclate quelque part dans le monde, il est tentant de le regarder d’un œil approbateur, voire complice. Samedi matin, à l’annonce de l’attaque terroriste menée par le Hamas dans le sud d’Israël, les dirigeants du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA) ont affirmé leur soutien aux Palestiniens et à leurs moyens de lutte, refusant de se joindre aux appels à la désescalade. Ils ont même appelé à une nouvelle Intifada. Dans un second communiqué publié lundi, le parti a clairement apporté son soutien total aux Palestiniens, y compris s’ils décident d’utiliser la lutte armée. Le communiqué affirme que cette fois-ci, c’est la résistance qui mène l’offensive, tout en mettant le terme “territoire israélien” entre guillemets.

Cette prise de position a scandalisé de nombreux observateurs et a entraîné des appels à des sanctions. Le sénateur LR Stéphane Le Rudulier a écrit à la Première ministre pour lui demander de dissoudre le parti d’extrême gauche. L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) a également annoncé son intention de porter plainte contre le NPA. Cela relance le débat sur l’indulgence de l’extrême gauche envers la violence. L’ancien candidat à la présidentielle et figure du NPA, Olivier Besancenot, a répondu à ces critiques en affirmant que le seul soutien coupable du parti était celui envers la lutte du peuple palestinien contre la colonisation d’Israël.

Pauline Salingue, porte-parole du NPA, a déclaré que les méthodes du Hamas n’étaient pas celles de leur mouvance politique, mais qu’il était difficile de comprendre pourquoi les Palestiniens n’acceptent plus d’être humiliés et méprisés, et pourquoi ils se révoltent, étant donné la situation qu’ils subissent au quotidien. Le journaliste Denis Sieffert soutient que le Hamas ne représente pas la cause palestinienne et souligne qu’il faut distinguer le peuple palestinien de cette organisation armée. Il attribue le soutien incessant de l’extrême gauche à la cause palestinienne à ses positions historiques héritées de la guerre d’Algérie.

Une autre branche de l’extrême gauche française, Révolution permanente, a également fait parler d’elle. Elle défend des positions proches de celles du NPA et déclare que bien que les méthodes du Hamas ne soient pas les leurs et qu’ils condamnent les attaques contre des civils, ils estiment que la cause de cette escalade de violence est la politique raciste, d’apartheid et d’oppression menée par l’État d’Israël. Ils dénoncent également des larmes à géométrie variable et rappellent que les Palestiniens vivent dans un état de guerre permanent.

Pauline Salingue du NPA soutient que l’armée israélienne est tout aussi terroriste que le Hamas, en se basant sur des chiffres selon lesquels depuis 2008, 6 500 Palestiniens ont été tués et 150 000 blessés. Face aux menaces de dissolution, le NPA affirme qu’il ne se laissera pas impressionner et répondra aux plaintes éventuelles. Des discussions sont en cours avec d’autres organisations pour des actions de soutien au peuple palestinien. Cependant, le parti refuse de participer à un rassemblement de soutien aux Israéliens, considérant que cela reviendrait à soutenir un gouvernement qui a contribué à cette situation.