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La pilule contraceptive augmenterait les risques de dépression, surtout lorsqu’elle est prise à l’adolescence, selon une étude suédoise.

La pilule contraceptive augmenterait les risques de dépression, surtout lorsqu’elle est prise à l’adolescence, selon une étude suédoise.

Une étude récente menée en Suède sur plus de 264 000 femmes confirme le lien entre la prise d’une pilule contraceptive œstroprogestative et la dépression. Selon ces nouvelles recherches, le risque dépressif est encore plus élevé lorsqu’on prend le contraceptif à l’adolescence. En 1967, la pilule contraceptive est devenue légale en France. Près de soixante ans plus tard, ses effets secondaires indésirables continuent de préoccuper ses utilisatrices. Migraines, nausées, acné, douleurs abdominales… Ce sont autant de désagréments qui poussent de plus en plus de femmes à abandonner leur pilule. Entre 2010 et 2016, le recours à la pilule contraceptive a diminué, passant de 40% à 33% chez les femmes françaises âgées de 15 à 54 ans, pour atteindre 28% en 2020, selon Bérengère Arnal-Morvan, gynécologue et auteure de “Pilule ou pas pilule ?” (Éd. Thierry Souccar). Une étude récente soulève également une nouvelle inquiétude. Selon des chercheurs de l’Université d’Uppsala en Suède, la pilule contraceptive augmenterait les risques de développer une dépression. Pour évaluer ce risque, les chercheurs ont analysé les données médicales de 264 557 femmes britanniques, de la naissance à la ménopause, provenant de la base de données UK Biobank. Leur étude visait à examiner l’impact de la prise de pilule œstroprogestative sur les symptômes dépressifs. Les résultats montrent que les utilisatrices de la pilule combinée ont 73% plus de risques de souffrir de dépression au cours des deux premières années d’utilisation que les femmes qui ne la prennent pas. Et l’incidence des symptômes dépressifs passe à 130% si le traitement contraceptif a été commencé à l’adolescence (contre 93% à l’âge adulte), et ce même après l’arrêt de la pilule. Au total, 24 750 femmes de l’échantillon ont reçu un diagnostic de dépression pendant l’étude. Ces observations “rigoureuses” ne surprennent pas le Dr Guillaume Fond, psychiatre et enseignant-chercheur à la fondation FondaMental et aux Hôpitaux universitaires de Marseille. Selon lui, ces fluctuations liées à l’ingestion de la pilule seraient dues à la sensibilité individuelle de certaines femmes aux variations hormonales. Des essais précédents sur des rats ont montré que ce type de fluctuations pouvait perturber l’activité du neurotransmetteur GABA, connu pour ses effets bénéfiques sur l’anxiété, ce qui expliquerait pourquoi certaines femmes ne répondent pas à leurs antidépresseurs. Cette nouvelle étude suédoise s’ajoute à des recherches antérieures ayant déjà établi un lien entre l’utilisation de contraceptifs oraux et la dépression. Des travaux danois publiés en 2016 ont ainsi montré que les femmes ayant recours à la contraception hormonale étaient plus susceptibles de suivre un traitement d’antidépresseurs et d’être diagnostiquées dépressives. Selon les chercheurs suédois, la forte influence des pilules contraceptives sur les adolescentes peut être attribuée aux changements hormonaux provoqués par la puberté. Les adolescentes ayant déjà connu des changements hormonaux importants peuvent être plus réceptives non seulement aux changements hormonaux, mais aussi à d’autres expériences de vie. Il est donc important de se poser la question avant de commencer la pilule si des antécédents de dépression existent dans la famille et si des difficultés psychologiques sont observées à l’adolescence. Malgré ces risques, il est important de souligner que la pilule reste bénéfique dans la balance bénéfice/risque. Les pilules contraceptives permettent aux femmes d’éviter les grossesses non désirées et peuvent également prévenir les maladies touchant les femmes, comme le cancer de l’ovaire et le cancer de l’utérus. Ces études ne portent que sur les pilules contraceptives combinées et ne s’appliquent pas aux autres méthodes de contraception, telles que les pilules microdosées, les stérilets hormonaux, les anneaux vaginaux ou les implants contraceptifs. Il est donc recommandé de discuter des risques dépressifs avec votre médecin avant de commencer la pilule contraceptive et de consulter un professionnel de la santé en cas de changements d’humeur et de symptômes dépressifs.
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