Pour Peugeot, c’est une bataille d’image face aux Audi, BMW ou Mercedes. Quelques mois plus tard, Peugeot va enfoncer le clou au salon de Genève 2000.
Arrivée de la Paladine
La Paladine est présentée au salon de Genève sous la forme d’une 607 à carrosserie rallongée de type landaulet. Son nom est la contraction de Palace et de Limousine.
Le projet a été étudié et réalisé par le carrossier Heuliez dans ses ateliers de Cerizay.
Rallongée en son centre pour dépasser 5 m de long, sa caractéristique principale tient dans son toit rigide en deux parties dont seule la partie arrière est escamotable électriquement dans le coffre à la manière d’un coupé cabriolet.
L’intérieur est traité avec un équipement très haut de gamme.
Une réalisation sur mesure
Campée sur des roues de 18 pouces, la 607 Paladine bénéficie de suspensions spécifiques et de vitrages en verre feuilleté acoustique et athermique.
La 607 Paladine pouvait accueillir cinq personnes (deux à l’avant, deux à l’arrière, les places dites “de prestige”, plus un strapontin dos à la route, faisant face à la place arrière droite).
Un réservoir minuscule !
Dans sa partie arrière, elle pouvait être transformée en bureau ou en salon, et possédait un équipement de très haut de gamme : installation multimédia, bar, écran plasma, ordinateur, habillage cuir bleu et crème signé Hermès qui a ajouté des tissus de prestige et des panneaux en titane brossé.
Ressuscitée en 2007
Le 16 mai 2007, Nicolas Sarkozy, nouvellement élu Président de la République, remonte l’avenue des Champs Elysées pour déposer une gerbe au soldat inconnu dans une voiture inconnue : la 607 Paladine qui fait très officiellement ses premiers tours de roue.
Un véhicule pas du tout prévu pour cela car il ne dispose que d’un réservoir de carburant de 10 litres. Les services de l’Elysée ont vécu dans la crainte de la panne sèche…
Cet oiseau rare se trouvait dans les réserves de Peugeot à Sochaux depuis 7 ans, avec une cinquantaine de kilomètres au compteur.
Revue et améliorée pour les besoins de sa charge
Une équipe du constructeur va s’affairer pendant plusieurs jours après avoir enlevé la bâche qui la recouvrait.
Le premier travail a été de remettre la face avant au goût du jour en adaptant la calandre de la phase 2 de la 607. Ensuite, il a fallu vérifier toutes les fonctionnalités de la voiture dont le toit ne fonctionne que sous 24 Volts.
La cinématique du toit est particulière : le système entraîne initialement la vitre arrière suivie par le reste du toit qui vient s’escamoter dans la malle arrière.
Simultanément, une demi-lune de verre se glisse discrètement vers l’avant afin de convertir la berline en un cabriolet et faciliter par la même occasion une éventuelle station debout.
L’effet souhaité a été atteint : une cérémonie d’investiture réalisée dans une berline d’apparat, française de surcroît. Depuis, la voiture est retournée chez Peugeot, au musée de l’aventure.
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