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La nouvelle injection contre la bronchiolite suscite des réserves chez certains parents de jeunes enfants.

La nouvelle injection contre la bronchiolite suscite des réserves chez certains parents de jeunes enfants.

Alors que le souvenir des bébés sous oxygène et des urgences pédiatriques saturées l’hiver dernier hante encore les esprits, certains jeunes parents restent réservés vis-à-vis du Beyfortus, injection protectrice commercialisée depuis le 15 septembre.

« La bronchiolite, c’est le truc qui effraye tous les parents de bébés de moins d’un an. Quand ça arrive à ton enfant, c’est l’angoisse. S’il y a un vaccin, il faut foncer ». William, papa d’un garçon de deux ans, voit d’un œil plutôt favorable la nouvelle protection contre la bronchiolite qui vient d’arriver sur le marché.

Après avoir été approuvé par la Haute Autorité de santé, cette injection, commercialisée sous le nom de Beyfortus par les laboratoires Sanofi et AstraZeneca, est désormais proposée depuis le 15 septembre dans toutes les maternités. Il concerne tous les bébés nés après le 6 février 2023, soit après la dernière vague de cette maladie des poumons, et s’injecte dans la cuisse.

35.000 bébés hospitalisés l’hiver dernier

Le fils de William n’avait eu qu’une petite bronchiolite l’hiver dernier. Mais d’autres parents ont eu moins de chance. La vague de cette maladie des poumons avait provoqué l’hospitalisation de 35.000 bébés – dont 2500 en soins critiques. « La semaine dernière, la pédiatre nous a tout de suite parlé de ce vaccin », explique Camille, 31 ans, dont la petite Suzanne a tout juste 1 mois et demi. « On va voir si c’est compatible avec tous les autres vaccins obligatoires, car ça fera peut-être beaucoup, mais quand je me rappelle l’hiver dernier, les urgences pédiatriques saturées, beaucoup de parents en panique… Des copains à nous ont eu leur petite qui a fait une bronchiolite et ça n’a pas été facile », se rappelle la jeune mère.

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Idem pour Alice, 31 ans, qui dit faire « confiance » à ce produit. « Si on trouve un moyen sûr de protéger mon enfant et de désengorger les services d’urgence, je ne vais pas dire non ». D’autant que 30% des bébés contractant la bronchiolite développent des séquelles à plus ou moins long terme, sous forme de gêne respiratoire ou d’asthme, pouvant aller jusqu’à l’âge adulte.

Des sceptiques

Elisabeth se méfie davantage. Son petit Joseph, né prématuré, a attrapé deux fois la bronchiolite pendant ses six premiers mois de vie. « Ça a été du stress, mais on est passé par les antibiotiques, la Ventoline, et il a guéri. Je crois à la création de défenses immunitaires », affirme la jeune mère. Elle refuse ainsi qu’il soit « cobaye » de la science, d’autant plus que l’injection n’a une efficacité que provisoire, d’une durée d’« au moins 5 mois », a indiqué le fabricant.

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Bénédicte aussi reste sur ses gardes. Sa pédiatre a « beaucoup insisté », lui parlant plusieurs fois ces dernières semaines de cette protection annoncée, pour protéger son bébé de 6 mois. « Elle m’a tout de même rappelé que ça n’était pas obligatoire », raconte la mère, qui a été surprise d’être appelée le jour même de la commercialisation du Beyfortus par la secrétaire de son ancienne pédiatre. « Je ne sais pas si vous êtes au courant, il y a un nouveau vaccin contre la bronchiolite. Si ça vous intéresse, le docteur a fait une ordonnance, vous pouvez venir la chercher », lui a-t-on dit au téléphone. Car le Beyfortus ne peut être prescrit et délivré que sur ordonnance médicale, et seuls les médecins et les infirmiers sont habilités à l’administrer.

«Un des grands enjeux de la rentrée»

« On peut dire qu’ils sont très incitants dans leur manière de faire, alors qu’il n’est pas obligatoire que je sache, et qu’il vient d’arriver », note la jeune cadre parisienne. Dans le cas du Beyfortus, l’injection, peu douloureuse, peut provoquer des rougeurs locales passagères ou de la fièvre, mais aucun effet indésirable grave n’a été rapporté dans les essais. Si le mari de Bénédicte, qui est médecin, est tout à fait confiant, elle-même a toujours éprouvé une certaine méfiance vis-à-vis des vaccins.

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Le ministre de la santé, Aurélien Rousseau a déclaré que le déploiement du vaccin contre la bronchiolite constituait « l’un des grands enjeux de la rentrée ». Mais pour prendre sa décision, Bénédicte se donne d’ici le début de l’hiver pour se renseigner, en consultant les études scientifiques ou en demandant l’avis de connaisseurs dans son entourage. Et elle avisera.
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2023-09-16 16:03:00

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