La menace des moustiques : les risques pour la santé et les moyens de s’en protéger

On les associe aux chaudes nuits d’été, quand étreints dans les draps, leur bourdonnement nous empêche de trouver le sommeil. A l’arrivée des températures plus douces, si l’on dit au revoir aux verres en terrasse et aux barbecues, c’est sans regrets qu’on retrouve des nuits paisibles sans moustiques.

En Europe, plusieurs espèces de moustique sévissent, dont les modes de survie et de perpétuation de l’espèce varient durant l’hiver. Il y a d’abord les moustiques modestus culex, les plus communs dans nos régions, qui attendent le printemps pour pondre, comme l’explique l’entomologiste Fabrice Chandre à Actu.fr : “Lorsque les températures refroidissent, les femelles ne pondent pas. Elles se mettent à l’abri dans des caves ou des grottes pour entrer en hibernation.” A l’inverse, le moustique tigre, espèce venue d’Asie, ne survit pas l’hiver, les femelles pondent avant de mourir, “les œufs sont en quelque sorte programmés pour éclore lorsque la durée du jour rallongera.” Face aux conséquences du réchauffement climatique et de ses hivers plus doux, les deux espèces de moustiques pourraient tout à fait pondre sans interruption saisonnière. Interrogé sur le sujet par Sudinfo Arnold van Vliet, biologiste à l’université de Wageningen aux Pays-Bas déclare sans appel : “Nous devons nous habituer à ce que ces insectes soient actifs toute l’année”.

Une transmission de maladies accrue

Au delà de l’inconfort des démangeaisons, c’est “le risque de maladies transmises par les moustiques [qui] augmente également”, s’inquiète Arnold van Vliet. Pour le moustique modestus culex, c’est un risque accru de présence annuelle d’affections comme la fièvre du Nil occidental, une maladie aviaire déjà en augmentation. “Les moustiques vecteurs s’infectent en piquant des oiseaux infectés. Ils peuvent contaminer, par piqûre, l’homme et les herbivores domestiques comme le cheval. L’infection passe la plupart du temps. Dans 20 % des cas, la maladie se présente sous forme d’un syndrome de type grippal avec une fièvre, des maux de tête, des courbatures. Dans des cas beaucoup plus rares (un cas sur 150 environ), la maladie se présente sous une forme neurologique sévère (méningite aseptique, méningo-encéphalites, paralysie flasque aiguë, syndrome de Guillain Barré) principalement décrite chez des sujets fragilisés” rapporte le Ministère de la santé français.

Le moustique tigre quant à lui, particulièrement craint par les services de santé, peuvent véhiculer des virus comme ceux du chikungunya, de la dengue et du zika. « Auparavant limité aux zones tropicales, le moustique tigre est maintenant présent dans nos régions et semble capable de survivre aux hivers belges. Sans traitement, la dengue peut être mortelle » alerte le biologiste néerlandais.

Comment s’en protéger ?

Avec 800.000 morts causées chaque année dans le monde, le moustique est l’animal le plus dangereux pour l’homme. Leur prolifération est difficile à endiguer, mais quelques mesures permettent tout de même de les éloigner, comme la suppression des points d’eau stagnante près des habitations, c’est ici que se développent les larves. La preuve, l’endroit le plus fréquent pour rencontrer des moustiques en hiver est le métro : “Ce phénomène est très bien documenté sur le métro londonien, où les moustiques se sont adaptés aux couloirs du métro et n’en sortent plus. Ils ont pris un trajectoire évolutive différente de ceux vivant en plein air. Ils ont accès à l’eau, il y a une présence humaine régulière pour se nourrir. Ils ont tout pour être heureux et se reproduire,” rapporte l’entomologiste Frédéric Simard à Infos France.

Pour éviter de se faire piquer, les conseils sont souvent déjà connus mais pas toujours infaillibles : installer une moustiquaire autour de son lit, porter des répulsifs ou encore éviter activités en extérieur aux heures où les moustiques sont les plus actifs.