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La médecine égalitaire : prendre en compte le sexe, le genre et l’âge

La médecine égalitaire : prendre en compte le sexe, le genre et l’âge

Offrir à chacun(e) des soins adaptés à son sexe, son genre… et son âge. La médecine se met enfin à l’heure de l’égalité.

Quelque 1,5 million d’euros (sur une durée de 4 ans) viennent ainsi d’être remis par la Fondation ARC à l’équipe de Gilles Pages (1) directeur de recherche Inserm à l’IRCAN (2) à Nice et au Centre Antoine Lacassagne (CAL), pour promouvoir des études sur la thématique “cancer et vieillissement”.

Un domaine encore peu exploré, alors que la population âgée compose la grande majorité des personnes affectées par cette (ces) maladie(s). “Longtemps, on a donné le même traitement à tous les patients, sans tenir compte des spécificités liées à l’âge”, introduit le scientifique.

S’il n’existe pas encore de protocoles de soins réellement adaptés, “la médecine est aujourd’hui plus attentive vis-à-vis des patients les plus âgés et fragiles; elle tient compte en particulier des effets indésirables des traitements et veille à ce qu’ils n’altèrent pas trop leur qualité de vie…”

Jusqu’à s’abstenir de traiter, au risque de réduire les chances de guérison? Ou parfois faire le choix inverse, en supputant à tort que le malade est apte à supporter les thérapies? Finalement, quel est le juste traitement? Et comment le déterminer?

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Ce sont ces questions essentielles auxquelles Gilles Pagès et le Dr Delphine Borchiellini, oncologue médicale et responsable de la recherche clinique au CAL vont tenter de répondre dans le cadre du projet intitulé “Optimisation de la prise en charge du cancer du rein métastatique chez les patients âgés”.

Le modèle du cancer du rein

Un cancer “familier” de l’équipe (3) et qui a bénéficié d’importants progrès thérapeutiques au cours des 15 dernières années. Ces progrès peuvent-ils profiter à tous?

“80% des malades ont plus de 60 ans et un tiers a même plus de 75 ans, mais on évalue mal l’efficacité des traitements sur eux, sachant qu’ils sont très peu représentés dans les essais cliniques”, résume le Dr Borchiellini.

Ces médicaments sont-ils aussi performants avec l’avancée en âge? Est-il possible d’évaluer pour chaque malade la balance bénéfice-risque? Sur quels critères s’appuyer?

Au lit des malades

“La première étape de nos recherches consiste à analyser, grâce à des bases de données internationales, l’expression des gènes en fonction de l’âge: quels sont ceux exprimés chez les moins de 50 ans, chez les 50-60 ans, les 60-70 ans et chez les plus de 70 ans. Le but est de trouver des signatures génétiques permettant de mieux comprendre le lien entre âge et cancer, avec une implication thérapeutique potentielle”, projette Gilles Pagès.

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Des recherches seront conduites en parallèle sur des modèles animaux de cancers du rein métastatique. “On va comparer l’efficacité des traitements disponibles (immunothérapies, anti-angiogéniques ou combinaison des deux), chez des souris d’âges différents; les jeunes animaux répondent-ils mieux, moins bien que leurs aînés? Au départ, les médecins étaient convaincus que les immunothérapies étaient moins efficaces chez les personnes âgées, sachant que l’immunité décline avec l’âge. Ce n’est pas ce que l’on observe dans la pratique clinique. Par contre, il existe des problèmes de tolérance avec l’âge, qui peuvent conduire à sous-traiter”, analyse le Dr Borchiellini.

Des études seront enfin réalisées aussi au lit des patients pris en charge au CAL pour un cancer du rein métastatique: “On analysera la réponse aux traitements classiques, mais aussi aux thérapies expérimentales contre de nouvelles cibles liées à la résistance, en fonction de l’âge.”

À terme, le résultat des recherches menées sous la direction de Gilles Pagès et du Dr Borchiellini pourrait être étendu à d’autres tumeurs que celles du rein, permettant de mieux comprendre et prédire l’efficacité des immunothérapies et des thérapies ciblées pour les patients âgés ou fragiles.

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1. Ce projet a été sélectionné dans le cadre de l’édition 2023 de l’appel à projets “Cancer et vieillissement” de la Fondation ARC.

2. Institut de Recherche sur le Cancer et le Vieillissement.

3. L’équipe de Gilles Pagès étudie depuis des années les mécanismes de résistance aux thérapies ciblées.

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2024-03-04 14:00:00

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