La maire de Dozulé (Calvados) expose son portrait chez David Hockney à la National Portrait Gallery de Londres

Le maire de Dozulé (Calvados) figure parmi les 30 portraits de David Hockney exposés à la National Portrait Gallery de Londres dans le cadre de l’exposition “Drawing from life”.

Le chanteur Harry Styles, la styliste Celia Birtwell et… Sophie Gaugain, maire de Dozulé (Calvados). La liste des muses de David Hockney, peintre emblématique du pop art, n’est pas exhaustive mais elle donne à voir la pluralité des influences de l’artiste “le plus bankable” du siècle.

Le Britannique aux lunettes rondes va exposer, à partir de novembre 2023, plus de 30 portraits dans le cadre d’une exposition à Londres, à la National Portrait Gallery. Ces fresques intimes, représentant des amis et visiteurs de l’artiste entre 2021 et 2022, ont été réalisées au crayon, à la plume, à l’encre, à l’iPad ou à travers la technique du collage photographique. Parmi eux, l’élue locale du Calvados, aussi surprise qu’honorée de cette expérience hors du commun.

“Pendant l’hiver 2021, je faisais mes cartes de vœux et j’ai reçu un appel des équipes de David Hockney. Ils m’ont demandé : ‘Que faites-vous dans les prochaines 48 heures ?’ J’ai d’abord cru qu’il y avait un problème. Mais c’était juste David Hockney qui avait décidé de faire une série de portraits et qui souhaitait réaliser le mien. Évidemment ça ne se refuse pas !”retrace Sophie Gaugain, les yeux pétillants.

Voilà quatre ans que le peintre, auteur du célébrissime Portrait d’un artiste (piscine à deux personnages), a posé ses bagages en Normandie, dans le pays d’Auge. La vice-présidente de la Région Normandie, a suivi de près son installation. Elle ne se doutait pas, en revanche, qu’elle finirait par figurer sur l’un des tableaux du grand maître.

Pour réaliser ce portrait, Sophie Gaugain s’est rendue deux jours durant à la propriété normande de David Hockney, à Beuvron-en-Auge (Calvados) où un grand fauteuil l’attendait dans l’atelier de l’artiste de 86 ans. “Ça a été une expérience inédite, où j’ai pu voir travailler le maître de près. Il a les yeux qui pétillent, il est extrêmement concentré et il a des gestes d’une grande précision. On ne prononce pas un mot, et on s’immerge dans son univers artistique.“

Trois séances de trois à quatre heures de pose ont été nécessaires pour réaliser une première esquisse. “Il a plaisanté à un moment en disant que j’avais l’habitude de rester des heures concentrée en tant qu’élue”, confie la maire de Dozulé dans un sourire.

Mais depuis ces deux jours d’hiver 2021, Sophie Gaugain n’a plus eu de nouvelles de son portrait. Pour découvrir le tableau, l’élue a désormais rendez-vous début novembre 2023, à Londres, pour le vernissage de l’exposition.

Un moment que cette dernière “attend avec impatience” et une accession inattendue à l’immortalité artistique : “Je n’ai pas trop pensé au fait de passer à la postérité. Je n’avais même pas connaissance de cette future exposition. Cela s’est fait de manière très spontanée. J’ai juste profité du moment en me disant que j’avais énormément de chance”, ajoute la politique.

À ses côtés : 29 autres portraits réalisés par le peintre où figurent son jardinier, son infirmière et des amis. Le peintre n’avait encore jamais pris de politique pour modèle : “Je crois qu’il m’a vu comme une personne de proximité et de confiance. À travers moi, une élue locale, c’est une partie du pays d’Auge et de la Normandie qui est récompensée pour sa bienveillance vis-à-vis des artistes”, décrypte Sophie Gauguin, qui avait notamment mis en relation l’artiste avec le maire de Bayeux, Patrick Gomont, occasionnant une exposition locale de la série “Un an en Normandie“.

Ce cycle narratif, tout droit inspiré du jardin d’Hockney et de la campagne environnante, a également trouvé ses racines dans la Tapisserie de la reine Mathilde, à Bayeux.

Arrivé en 2019 en Normandie, le peintre est tombé amoureux de la région. Pas tant pour son littoral, mais pour sa “palette de verts” dont regorgent les terres. “Ici, les conditions sont propices à la création artistique et l’on souhaite encourager les artistes reconnus comme les jeunes en recherche d’inspiration. Une expérience comme celle-ci me pousse à poursuivre notre politique culturelle“, relève Sophie Gaugain. Pour l’élue locale, ce portrait aura été une “expérience enchantée” et une source de “compréhension
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