L’anxiété dicte toute sa vie. Sandra a 46 ans, et depuis plus de 15 ans, son quotidien est lacéré par des crises d’angoisse aiguë, qu’elle n’a jamais pu s’expliquer. En France, 1 à 3 % de la population sera touché par une phase d’anxiété généralisée au cours de sa vie, après un drame, une dépression ou un stress brutal. Mais pour certains, la durée du trouble, et la répétition sans raison des attaques de panique, confinent à la maladie chronique. Sandra est de ces patients-là. “C’est apparu du jour au lendemain, se souvient-elle, et depuis, c’est souvent le chaos”. Impossible de travailler à temps plein, les amitiés mises à mal, un isolement de moins en moins volontaire, la peur de l’avenir… “C’est dur. Je combats l’anxiété mais j’ai tout le temps des crises qui arrivent comme ça, je ne sais pas d’où ça vient”, dit-elle avec un sourire las, un bonnet gris enfoncé sur la tête.
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Pourquoi, comment, quand ? Sandra peine à rassembler ses souvenirs. “Parce qu’au début, je ne savais pas du tout de quoi je souffrais! Il y a une quinzaine d’années, je travaillais dans une boulangerie, dans le village où j’habite, j’étais la seule vendeuse, je m’occupais de la clientèle et du nettoyage. Je passais beaucoup de temps à l’intérieur, du matin au soir, six jours par semaine. Je prenais un peu l’air l’après-midi, j’étais entourée et je sortais avec des amis”. Chaleureuse, à l’aise avec tout le monde et volontiers bavarde, Sandra vit mal le manque de courtoisie de certains clients qui frise parfois le manque de respect.
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2023-12-31 16:00:00
