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La France vit sa fête du travail la plus massive depuis 2002

La France vit sa fête du travail la plus massive depuis 2002

2023-05-01 20:49:18

Pas de nouvelles des 100 jours de « tranquillisation » en France. Deux semaines après que le président français Emmanuel Macron a fixé ce délai, l’indignation contre son gouvernement et ses réforme des retraites ne se décompose pas Le pays voisin a vécu ce lundi 1er mai les manifestations les plus massives de ces dernières décennies. Entre 2,3 millions de personnesselon les syndicats, et 782.000selon la police, ont participé aux défilés traditionnels des Fête du travail dans le pays. Une mobilisation réussie pour les syndicats qui ne veulent pas baisser les bras malgré l’approbation par “décret” et la promulgation de l’augmentation impopulaire du âge minimum de la retraite de 62 à 64 ans (avec 43 ans de cotisations pour toucher une retraite à taux plein).

“Ce 1er mai est l’un des plus importants de l’histoire”, a déclaré la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, qui a pris fin mars les rênes d’un des principaux syndicats français. Bien que la description récurrente des sons “historiques” ait été exagérée, elle a représenté l’une des fêtes du travail les plus chargées du 21ème siècle en France. Plus de 300 manifestations ont eu lieu sur tout le territoire français lors d’une journée marquée par l’unité syndicale – fait inhabituel dans le pays voisin – et la vague d’indignation actuelle.

Le nombre de personnes à la rue annoncé par les syndicats a été 10 fois plus élevé que l’an dernier. Depuis 2002, il n’y avait pas autant de manifestants le 1er mai. Puis, plus d’un million de personnes sont descendues dans la rue contre l’extrême droite Jean-Marie Le Pen, qui s’était qualifié quelques jours auparavant pour le second tour de la présidentielle.

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Émeutes à Paris et à Lyon

Cette fois, au centre de la cible se trouvait Macron et ses politiques. Plus précisément, sa réforme des retraites. Malgré sa promulgation le 15 avril, la crise sociale et politique provoquée par cette mesure – rejetée par environ 70% des Français, selon les sondages – semble loin d’être terminée. “Ce ne sera pas en faisant quelques déplacements sur le territoire que le président pourra calmer la colère du peuple”, a expliqué Paul Margelidon, 41 ans, électromécanicien présent à la manifestation à Paris, à EL PERIÓDICO.

Entre 550.000 personnesselon les syndicats, et 112.000Selon la police, ils ont défilé dans les rues de l’est de la capitale lors d’une manifestation qui a commencé sur la Plaza de la República. Là, ils ont mis un grand gilet jaune sur la statue de Marianne avec le message de “Macron démission”. Batucadas, manifestants dansant sur de la musique techno, syndicalistes déguisés en dinosaures distribuant des bonbons… L’ambiance majoritaire était festive. “La grande majorité des manifestants sont pacifiques”, a reconnu le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.

Malgré cela, il y avait émeutes et affrontements entre « black-blocs » (agitateurs d’extrême gauche) et les forces de sécurité, notamment à Paris et à Lyon. Dans la capitale, des manifestants ont lancé un cocktail Molotov sur un policier anti-émeute, qui a été “grièvement blessé”, selon le ministère de l’Intérieur. Sur la place de la Nation parisienne, un important incendie s’est également déclaré à proximité d’un immeuble en construction, qui a été rapidement éteint. Un manifestant a été grièvement blessé à la main à Nantes. Quelque 200 personnes ont brièvement occupé un hôtel de luxe à Marseille. Les autorités ont fait état de 291 personnes arrêtées ou interrogées dans l’après-midi, selon des données provisoires.

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Victoire morale des syndicats

Les manifestations ont également été marquées par la présence controversée de drones pour veiller sur eux. “Avec cette réforme des retraites, non seulement le processus démocratique a été humilié, mais aussi les libertés démocratiques ont été limitées”, a déploré Noémie Giraldo, 22 ans. Cet étudiant en droit a donné en exemple les tentatives d’interdire les casseroles dans certains rassemblements contre Macron ou d’introduire les sifflets et les cartons rouges distribués par les syndicats au Stade de France lors de la récente finale de la Coupe de football.

“Avant ces manifestations, je ne savais pas vraiment à quoi servaient les syndicats et maintenant j’y crois beaucoup plus”, a ajouté ce manifestant, accompagné de quelques amis. Ce 1er mai massif a confirmé la victoire des syndicats face à l’opinion publique. Ils sortent plus forts et plus féminisés — leurs deux nouveaux dirigeants sont des femmes — de la lutte actuelle avec l’exécutif centriste. Ils ont obtenu un triomphe moral.

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“Nous prenons acte de la promulgation de la réforme, mais nous ne l’acceptons pas”, a déclaré le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger. “Nous avons encore des mécanismes pour nous opposer” à l’augmentation de l’âge de la retraite, a ajouté ce syndicaliste modéré, qui quittera en juin la direction de l’organisation ouvrière la plus affiliée du pays voisin.

Actualités liées

Parmi ces leviers, il a cité le possibilité d’organiser un référendum — un processus très complexe en France — sur lequel le Conseil constitutionnel se prononcera mercredi, après avoir rejeté une initiative similaire en avril. Le groupe d’opposition centriste LIOT a également annoncé sa volonté de soumettre au vote de l’Assemblée nationale en juin une projet de loi abrogeant la réforme. Bien que les syndicats s’accrochent à ces mécanismes pour stopper le texte, ils ont peu de chances d’aboutir.

Et maintenant quoi? Ce 1er mai sera-t-il le dernier peigne des syndicats à Macron ? Ou un nouvel élan aux mobilisations ? Les dirigeants syndicaux se réuniront mardi après-midi pour décider de leurs prochaines étapes. L’un de leurs principaux dilemmes est de savoir s’ils acceptent de rencontrer le gouvernement pour négocier une future réforme du travail. Malgré leur capacité à convoquer, ils sont conscients des limites de manifester presque chaque semaine. Et, surtout, de la position dure de Macron qui ne veut pas modifier sa politique malgré une rue qui ne se détend pas.



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