Dans son éditorial publié dans Le Temps le 22 avril dernier, Aline Bassin exhorte les actionnaires à se rebeller contre leur passivité face à la gouvernance des entreprises, telles que Credit Suisse ou Nestlé. Cette révolte peut être menée à travers l’engagement actionnarial, l’une des principales approches de la finance durable. Cette approche va au-delà de l’investissement et inclut l’exercice du droit de vote en assemblée générale, le dépôt de résolutions, le dialogue avec la direction et l’établissement de coalitions thématiques sur des enjeux de durabilité. Différents acteurs, tels que la fondation Ethos en Suisse ou l’initiative Climate Action 100+ aux États-Unis, travaillent à renforcer l’efficacité de cet engagement actionnarial.
En plus de l’engagement actionnarial, la finance durable inclut également la sélection de placements en fonction de critères de durabilité. Bien que ce type de placements connaisse un grand succès en termes d’actifs sous gestion, des soupçons d’écoblanchiment ou “greenwashing” peuvent survenir. Pour renforcer l’efficacité de la finance durable, une participation accrue de larges pans de la société, y compris les citoyens, est nécessaire. Les autorités réglementaires travaillent à réglementer ce domaine, mais cela peut être difficile en raison d’intérêts nationaux.
En Suisse, les autorités encouragent l’adoption d’autorégulations au sein des organisations professionnelles pour rendre les flux financiers compatibles avec les objectifs climatiques. Les investisseurs institutionnels, tels que les institutions de prévoyance professionnelle, peuvent également donner aux citoyens des moyens de peser davantage sur les flux financiers. Les investisseurs privés, quant à eux, sont de plus en plus sensibles aux critères de durabilité et sont sondés sur leurs préférences en la matière.
Pour faciliter la participation citoyenne à la finance durable, une offre de formation continue a été développée dans les hautes écoles et dans les instituts privés. Les organisations non gouvernementales, les syndicats et les partis politiques ont également un rôle à jouer pour renforcer l’efficacité de la finance durable. Les instruments de finance durable ont certes leurs limites, mais ils offrent des moyens d’action pour améliorer la durabilité des investissements.
