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La finale de la Coupe du monde 2019: le jeu varié de la Nouvelle-Zélande contre le rugby restrictif de l’Afrique du Sud

La finale de la Coupe du monde 2019: le jeu varié de la Nouvelle-Zélande contre le rugby restrictif de l’Afrique du Sud

Le jeu : l’opposition de style promise

Longtemps en infériorité numérique, la Nouvelle-Zélande a développé un jeu varié qui lui a permis de tutoyer la victoire jusqu’au bout, samedi en finale de la Coupe du monde. Mais au Stade de France, c’est bien l’Afrique du Sud et son rugby restrictif qui ont eu le dernier mot (11-12). Les Boks n’ont effectué que 83 passes à la main (contre 217) mais c’est entre les leurs que le trophée William Webb Ellis échoit à nouveau, quatre ans après. Parmi les statistiques illustrant les regrets éternels qui accompagneront les All Blacks, celle du nombre de défenseurs battus figure en bonne place (36 à 13). Les hommes de Ian Foster, à peine moins à l’aise que depuis le début de la compétition en touche (91% de réussite, contre 97% avant cette finale) ont fait honneur à leur réputation, a minima dans le rugby total qu’ils ont tenté de pratiquer. Fidèles à eux-mêmes. Comme les Springboks. L’Afrique du Sud, championne du monde 2023.

Crédit: Getty Images

Les joueurs : Du Toit du monde, Telea admirable

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Pieter-Steph du Toit contemple son œuvre du toit du monde. Le numéro 7 sud-africain a asséné 28 plaquages ce samedi soir. Au moins sept de plus que tout autre joueur. Son ouvreur, Handré Pollard, a été le métronome espéré par l’encadrement des Boks, tandis que le remuant arrière Damian Willemse (trois “offloads”) s’est montré frileux en deuxième période.

Côté néo-zélandais, Mark Telea a échappé à neuf adversaires (record du match) et a joué un rôle décisif dans le seul essai du match. Beauden Barrett a inscrit ce fameux essai, mais il a raté plusieurs réceptions et n’a pas été très inspiré dans son jeu au pied. Son frère Jordie a été énorme. Il manque cependant la pénalité de la gagne, d’une cinquantaine de mètres excentré. Les deux capitaines, Sam Cane (rouge, à la 27e minute) et Siya Kolisi (jaune, à la 45e) ont quant à eux écopé de deux des quatre cartons de la rencontre, sur des plaquages non-maîtrisés, avec contact au niveau du visage.

Le facteur X… soupçonné

Dès la troisième minute de la rencontre, Bongi Mbonambi est sorti sur blessure, après un déblayage illicite de Shannon Frizell. Le talonneur sud-africain a été remplacé par Deon Fourie, un troisième ligne polyvalent, ce qui a perturbé la touche des Boks (6 ballons conservés en 10 lancers). Le flanker néo-zélandais a quant à lui pris un jaune que le “bunker” n’a pas transformé en rouge. On a senti que cette action pouvait, déjà, faire pencher la balance d’un côté comme de l’autre. Le scénario de la partie en a été impacté de diverses manières mais celle-ci n’a finalement pas “basculé” si tôt, restant imprégnée d’une grande dramaturgie.

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À l’état’ : 1 Un point. Un minuscule point. Trois fois. L’Afrique du Sud a gagné chacun de ses duels de phase finale d’une unité : 29-28 en quart contre la France, 16-15 en demie face à l’Angleterre et, donc, 12-11 en finale ce samedi contre les Blacks.

La décla’ de Sam Cane

“Bravo à l’Afrique du Sud (…) une équipe fantastique qui a connu un parcours compliqué et a prouvé qu’elle savait gagner.”

La question : le rugby a-t-il perdu ce soir ?

Ils sont les parfaits vilains. Dans tous les sens du terme. Pour les supporters des Bleus, qui étaient encore nombreux dans les travées du Stade de France à assister le cœur lourd à l’ultime joute de “leur” Mondial, les Springboks sont les méchants. Anglais et Néo-Zélandais doivent les voir peu ou prou de la même manière. Vilains, beaucoup ajouteront que les doubles champions du monde en titre le sont aussi par leur jeu. Peu emballante en quart et en finale, franchement rébarbative en demie, la production des Boks ne se caractérise certes pas par son éclat. Mais le rugby ne s’arrête pas aux grandes envolées et sa pluralité fait aussi sa force. Que vous aimiez les détester ou que vous les détestiez tout bonnement, les Sud-Africains ont débuté en cette fraîche soirée francilienne un deuxième mandat. Les méchants perdent souvent dans les fictions mais ne partent pas avec un tel désavantage dans la réalité. Ce samedi, seuls les All Blacks ont perdu. De petits champions du monde pour un petit Mondial ?
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