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La dure reconquête d’Anthony Limbombe : entre blessures, regrets et désirs de renouveau

La dure reconquête d’Anthony Limbombe : entre blessures, regrets et désirs de renouveau

Il y a une anomalie dans cette rencontre. Anthony Limbombe était censé être ailleurs qu’à Beveren à 29 ans. Après avoir été Diable rouge (1 sélection), champion avec le Club Bruges et le transfert record du FC Nantes, le Belge se reconstruit depuis une bonne année. Entretien avec un joueur qui veut mettre son bien-être en haut de sa liste de priorités.

Quatre buts en deux matchs

Vous avez enfin lancé votre saison avec quatre buts en deux matchs. Vous fallait-il un peu de temps pour trouver votre rythme?

“Je ne pense pas que c’était une question de temps. J’avais les occasions, mais je ne les marquais pas. J’espère être lancé.”

En regardant les statistiques, le constat est frappant, vous êtes bien plus dangereux que vos équipiers.

“Il y a les buts, les statistiques, mais je suis surtout content d’être important car je suis un joueur expérimenté et les autres comptent sur moi. Je dois prendre l’initiative, montrer l’exemple.”

Comment avez-vous atterri ici à Beveren?

“C’était le dernier jour du mercato. Le coach m’a directement convaincu et je voulais revenir en Belgique. Pour être près de tous les membres de ma famille. Nous avions une sorte d’accord avec Almere, où j’ai joué la saison passée, que je ne restais a priori qu’une saison.”

Cela nous a étonné car vous avez décroché la promotion vers la D1 néerlandaise…

“Les gens ne comprennent pas une chose : le niveau de la D2 belge est très élevé. Plus qu’aux Pays-Bas, selon moi. Pour certains, je fais un pas en arrière mais je ne trouve pas. Je suis dans un club ambitieux qui joue un football offensif et le haut du tableau. Avec Almere, j’aurais dû me battre contre la relégation.”

Avez-vous pour objectif de devenir le meilleur joueur de D2?

“Non.”

Pourquoi?

“J’ai d’autres objectifs : être promu est la priorité. Et personnellement, je veux juste être épargné par les blessures. Quand tu es blessé, tu ne te sens plus footballeur. J’ai besoin de cette sensation.”

Le match de coupe de ce jeudi contre l’Union est l’occasion de montrer à ceux qui vous ont oublié que vous êtes toujours là…

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“Je ne vois pas ce match de cette manière. Si on gagne, tant mieux. Mais notre objectif principal est la montée.”

Fier malgré les coups durs

Êtes-vous loin de votre niveau de 2018?

“Bonne question. Elle est difficile. Je suis à nouveau en forme et je maîtrise encore tous les gestes de l’époque. Mais je ne peux pas comparer mon niveau car, avec tout le respect que j’ai pour mon club actuel, Beveren n’est pas le Club Bruges. Puis, si je commence à penser comme ça, je ne m’en sors pas.”

Il y a cinq ans, vous étiez Diable rouge. Y pensez-vous encore et en rêvez-vous encore?

“Ce n’est jamais trop tard mais ce n’est pas le plus important. Si ça arrive, tant mieux.”

Quand vous jetez un œil dans le rétro, vous êtes fier de votre carrière jusqu’ici?

“Oui. J’ai percé jeune à Genk, j’ai été champion en D2 néerlandaise avec NEC puis en Belgique avec Bruges. Je suis transféré à Nantes après le titre de 2018.”

Et vous avez souvent dit que faire une année de plus à Bruges aurait été la meilleure solution.

“J’aurais joué la Ligue des champions et peut-être aurais-je eu plus facile à signer dans un meilleur club. J’aurais déjà pu aller en Allemagne ou en Angleterre. Si je pouvais revenir en arrière, je ne signerais pas à Nantes.”

Garde à vue et insultes

Alors pourquoi l’avoir fait alors que vous avez toujours dit avoir eu un drôle de sentiment dès le départ?

“Je n’ai pas de bonne réponse. Sur le moment je pensais ‘je dois être transféré’, je stressais à l’idée de faire une moins bonne saison et que le train soit passé. Mais tout est allé de travers là-bas. De ma faute, mais pas uniquement.”

Quelques mois après votre arrivée vous avez passé une journée en garde à vue car votre transfert vers Nantes était dans le viseur de la justice. Cela vous a trotté en tête?

“Cela n’explique pas tout mais clairement c’était difficile à digérer. Ma tête n’était pas à 100 % au football et on attendait de grandes choses de moi car j’étais le transfert le plus cher de l’histoire de Nantes (Ndlr : 8,5 millions). Je n’ai jamais compris cette logique: le club a investi en moi mais au lieu de tout mettre en place pour que cet investissement soit rentable, on m’a directement critiqué. C’est la mentalité française.”

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Expliquez…

“Ils se permettent de siffler Messi alors moi… Je recevais des tas d’insultes par message après mes matchs. J’étais sifflé par les supporters après une occasion loupée.”

Le regret Bayat

Pensez-vous aussi avoir été particulièrement pris en grippe car vous étiez un joueur amené par Mogi Bayat?

“Oui je pense que ça a joué.”

Vous avez signé avec lui peu avant votre transfert. Était-ce une erreur?

“Oui.”

Et pourquoi l’avoir choisi?

“Je n’ai pas de meilleure réponse que : c’est une des nombreuses erreurs que j’ai commises et qui m’ont peut-être empêché de jouer en Angleterre ou en Allemagne. C’était une première erreur: travailler avec lui.”

Une option d’achat anormale au Standard

Vous avez été poursuivi par la poisse car vous avez eu pas mal de blessures et avez été cambriolé juste à votre arrivée en prêt au Standard…

“Mais les blessures… Tout est lié. Je me blessais car le reste n’allait pas. De 2018 à 2022, j’ai vécu une période difficile. J’étais profondément triste. J’aurais dû quitter Nantes après un an. Définitivement. Pas en prêt. Je le sentais mais je me persuadais que je pouvais réussir et respecter mon contrat de cinq ans.”

Mais vous êtes prêté au Standard…

“Avec une option d’achat à 7 millions. Comment n’ai-je pas pu me rendre compte que ce n’était pas logique. Le Standard ne paie pas 7 millions pour un joueur. J’aurais directement dû voir ce genre de détails qui me laissaient comprendre que je n’étais que de passage et que ce n’était pas le bon choix.”

Votre retour était aussi un moyen de vous relancer avec Michel Preud’homme que vous aviez connu à Bruges?

“Oui mais il avait déjà Mpoku, Lestienne, Carcela, Boljevic et d’autres pour jouer à mon poste. Je me suis vite blessé et n’ai joué que sept matchs pour le Standard. J’ai décidé de mettre fin au prêt en janvier 2020 car je ne voyais pas de perspectives d’avenir.”

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C’était finalement le bon choix car vous rejouez directement à Nantes mais le Covid s’en est mêlé. Vous êtes la définition de la loi de Murphy: tout ce qui est susceptible d’aller mal ira mal!

“Quand j’y repense, j’ai l’impression qu’il ne pouvait rien m’arriver de positif à Nantes. Et je ne suis pas le seul à l’avoir vécu et à le penser. Je ne vais pas dire que le club est maudit mais de drôles de choses s’y passent.”

Il a attaqué Nantes

Vous avez également dû attaquer votre club devant la fédé française (LFP). N’est-ce pas étrange?

“Antoine Kombouaré a décidé de me renvoyer dans le noyau B mais c’est interdit en France, sauf en période de mercato. Nous avons été devant la LFP pour faire valoir mes droits car je n’avais rien fait de mal et on m’empêchait de faire mon travail. J’ai perdu sept mois à cause de la procédure. Sept mois à m’entraîner avec des jeunes, sans jouer le week-end. Je n’avais plus l’impression d’être footballeur. Quand la LFP m’a donné raison, Nantes devait me réintégrer ou me libérer en payant une partie de mon contrat. Ils ont choisi la deuxième option.”

Vous avez passé deux années complètes sans jouer le moindre match. Quand vous quittez Nantes en avril 2022, vous avez dit vous sentir “enfin libre”. Étiez-vous dans une sorte de prison mentale?

“Oui, c’est ça et je ne suis pas le seul à avoir ressenti cela. Il y a eu trop de petits jeux. Si je suis allé au Standard, c’est uniquement parce que je suis passé par Mogi. Et puis, il y a eu cet hiver où tout est en ordre pour que je signe à Zulte Waregem. J’ai le président Kita en ligne qui me dit que tout est réglé et que je pars en Belgique. Le lendemain, à 14 heures, il ne me répond plus. À 16 heures, quelqu’un répond au téléphone…
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