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La Cour suprême des États-Unis a refusé mardi de bloquer l’application d’une décision sur le droit de vote en Alabama rendue il y a quelques mois à peine.
En juin, le tribunal a statué que la carte du Congrès dessinée par les Républicains de l’Alabama violait la loi sur les droits de vote car, dans un État comptant sept districts du Congrès et une population à 27 % noire, le corps législatif dominé par le GOP avait créé un seul district du Congrès dans lequel les électeurs noirs sont soit majoritaire, soit proche de celle-ci.
La décision du tribunal, à cinq voix contre quatre, a confirmé la décision unanime d’un tribunal inférieur de trois juges, dont deux nommés par Trump ; le tribunal inférieur avait exigé la création d’un deuxième district du Congrès à majorité noire, et la Cour suprême a accepté. Mais lorsque l’affaire a été renvoyée devant la législature de l’État avec l’ordre de créer un deuxième district à majorité noire, les législateurs républicains ne l’ont pas fait. Au lieu de cela, ils ont augmenté le nombre d’électeurs noirs de 30 % à 40 % dans l’un des districts.
Cela a suscité une réprimande sévère de la part du tribunal inférieur. Confronté à ce qu’il considérait comme une tactique dilatoire et un mépris délibéré d’une décision de la Cour suprême, le tribunal inférieur a nommé un maître spécial pour dessiner une nouvelle carte du Congrès avec deux districts à majorité noire. Pour souligner son mécontentement à l’égard de l’État, le panel de trois juges a refusé de suspendre son ordonnance, soulignant que l’Alabama avait déjà organisé une élection au Congrès en 2022 avec une « carte illégale ».
L’État a cependant fait appel une seconde fois devant la Cour suprême pour tenter de reporter la création d’une nouvelle carte. L’État a fait valoir qu’il fallait lui laisser du temps pour adopter une nouvelle ligne d’attaque juridique.
Mardi, cependant, les juges ont refusé de retarder le tracé par le tribunal inférieur d’une nouvelle carte avec deux districts majoritaires ou quasi majoritaires noirs. Dans un Dans une ordonnance non signée, le tribunal a déclaré : « La demande de suspension présentée au juge Thomas et renvoyée par lui à la Cour est rejetée. »
Aucune justification n’a été présentée et aucune dissidence n’a été notée.
L’action de la Cour suprême constitue un nouveau rejet de la tactique de l’Alabama et rappelle que le Voting Rights Act, autrefois considéré par les conservateurs de la Cour comme n’étant plus nécessaire, continue de fournir un garde-fou limité mais crucial contre la dilution délibérée de la force électorale noire.
En effet, l’action de la Cour suprême de mardi pourrait bien renforcer la contestation des cartes dessinées par des législatures à majorité républicaine dans d’autres États du Sud où des groupes de défense des droits civiques et des démocrates ont intenté des poursuites arguant que les républicains diluent illégalement le pouvoir des électeurs noirs.