La nouvelle stratégie indo-pacifique du Canada appelle à des changements dans le filtrage des investissements étrangers en raison des inquiétudes suscitées par les entreprises d’État chinoises, un développement qui survient moins de deux semaines après que le président chinois Xi Jinping (習近平) a fait la leçon au Premier ministre canadien Justin Trudeau en marge d’un sommet du G20.
Le gouvernement Trudeau révise la Loi sur Investissement Canada, une loi clé régissant les investissements étrangers, pour ajouter de nouvelles dispositions visant à protéger les infrastructures, les ressources, la technologie, les chaînes d’approvisionnement et la propriété intellectuelle du pays, selon un document stratégique publié hier.
Le document ne décrit pas les modifications spécifiques à la loi, mais indique que le Canada doit agir «de manière décisive lorsque les investissements d’entreprises d’État et d’autres entités étrangères menacent notre sécurité nationale».
Photo : EPA-EFE
Cela fait partie d’une section sur la nouvelle approche du pays envers la Chine, que le gouvernement Trudeau décrit comme une «puissance mondiale de plus en plus perturbatrice» qui ne respecte pas les règles et les normes internationales.
«Nous devons nous assurer de protéger notre sécurité nationale, point final», a déclaré la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, lors d’une entrevue à Montréal. “L’objectif de rouvrir cette loi est vraiment de s’assurer que nous avons une approche beaucoup plus transparente et qui apporte de la prévisibilité.”
Le Canada a déjà pris des mesures pour limiter les investissements chinois dans certains minéraux critiques, ordonnant aux entreprises chinoises de se départir de trois jeunes explorateurs de lithium plus tôt ce mois-ci.
Toujours ce mois-ci, la police a arrêté un ancien employé d’Hydro-Québec et l’a accusé d’espionnage pour avoir prétendument obtenu des secrets commerciaux pour la Chine. L’homme était un chercheur sur les matériaux de batterie.
Les investissements directs étrangers chinois au Canada ont atteint 21 milliards de dollars canadiens (15,67 milliards de dollars américains) l’an dernier, tandis que les investissements directs canadiens en Chine dépassaient 14 milliards de dollars canadiens, selon Statistique Canada.
Joly, qui s’est qualifiée de pragmatique, a déclaré que la communauté des affaires devrait connaître les risques géopolitiques liés aux relations avec la Chine.
“Mon travail consiste à mettre cela en évidence”, a-t-elle déclaré, ajoutant que la diplomatie s’accompagne de “ce que nous représentons”, même si cela peut durcir les relations.
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