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La carrière entravée de Ruben Neves : le prisonnier du système Mendes

La carrière entravée de Ruben Neves : le prisonnier du système Mendes

Un souvenir indélébile pour lui. Au lever de la saison 2014-2015, Julen Lopetegui a un coup de foudre pour un profil romantique : un jeune garçon maigre de 17 ans qui respire le football. Au FC Porto, son nom est déjà bien connu : Ruben Neves. Arrivé à l’âge de 8 ans dans le club portugais, il a gravi tous les échelons à une vitesse stupéfiante, au point de frapper à la porte de l’équipe première. L’entraîneur espagnol lui ouvre grand les portes. Plus jeune buteur de l’histoire de Porto, plus jeune joueur portugais à participer à un match de la Ligue des champions, comparé à Sergio Busquets ou Andrea Pirlo pour sa finesse technique, le jeune garçon entre directement dans le prestigieux Top 40 du Guardian qui liste les futurs talents.

Cependant, il est désormais de notoriété publique que tout ce qui agite le Portugal finit par arriver aux oreilles de Jorge Mendes. Le puissant agent portugais met évidemment la main sur le prodige, réussit à fixer une clause libératoire à 40 millions d’euros et promet à Ruben Neves monts et merveilles.

À l’époque, celui qui deviendra le plus jeune capitaine du FC Porto et peut-être le plus grand talent formé au club au XXIe siècle, est convoité par tous. Juventus, Liverpool, AC Milan, Barcelone, PSG, Real Madrid, Chelsea : sa liste de prétendants est un rêve éveillé des plus grands clubs du monde, et il ne fait aucun doute que l’esthète deviendra un visage familier lors des soirées de Ligue des champions à venir. Mais raté. Depuis 2017, il n’a plus jamais ressenti les frissons de la C1. Car Jorge Mendes en a décidé autrement.

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Tout en voulant s’implanter durablement en Premier League, l’agent réussit un tour de force : envoyer l’un des jeunes talents les plus observés d’Europe en… Championship. À Wolverhampton, les décideurs chinois du consortium Fosun ont décidé de faire confiance à Mendes pour remonter en Premier League et constituer une équipe compétitive.

Résultat : Ruben Neves rejoint un Molineux Stadium plus habitué au jeu brutal qu’aux subtilités du Portugais. Là-bas, il retrouve Romain Saïss, Diogo Jota, Ivan Cavaleiro ou Helder Costa, tous membres de l’écurie Gestifute. Le succès est total : les Wolves remontent dès la première saison, Ruben Neves s’éclate et Mendes continue de s’amuser, multipliant les transactions avec “ses” joueurs, de Rui Patricio à Raúl Jimenez en passant par Joao Moutinho, Adama Traoré ou Leander Dendoncker.

L’exemple de Diogo Jota est éloquent. Il a été acheté 45 millions par Liverpool à l’été 2020, finissant de convaincre que le schéma Mendes est un succès sportif et financier. Pour Four Four Two, l’ailier portugais explique la genèse de l’affaire. “Je dois admettre que je n’étais pas forcément séduit à l’idée de jouer pour Wolverhampton quand mon agent m’en a parlé au début,” avoue-t-il. “Il a fini par me convaincre et n’arrête pas de me répéter depuis : ‘tu vois comme j’avais raison ?'”

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Pourtant, un bel exemple ne fait pas une règle. Pendant que Jota rejoint l’élite européenne, Neves reste dans l’attente. Chaque été, il est annoncé dans plusieurs clubs : Arsenal, Barcelone, Chelsea, Manchester United. Chaque été, il reste à Wolverhampton où il évolue depuis six ans, où l’amour entre les fans du club et le joueur est manifestement réciproque. Difficile de traiter Ruben Neves de mercenaire. En réalité, il est prisonnier du système Mendes.

En 2023, l’affaire est entendue. À 26 ans, après tant de fidélité envers les Wolves, Ruben Neves s’apprête à partir. Le FC Barcelone est candidat déclaré à son arrivée. Jorge Mendes, bien implanté en Catalogne, tente différentes manœuvres pour finaliser l’opération, pour finalement constater, comme beaucoup d’autres, que les coffres du Barça sont bien trop vides pour espérer un transfert. Faudrait-il débourser 55 millions pour arracher Neves du Molineux Stadium ? L’Arabie saoudite propose ses services, avec une offre optimale et un salaire estimé à 14 millions d’euros par an, soit plus que Luka Modric et Toni Kroos au Real Madrid et presque autant que Bruno Fernandes à Manchester United. Al-Hilal est l’heureux élu et Ruben Neves rejoint la liste des conquêtes saoudiennes qui ne cesse de grandir.

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Mais combien de temps restera-t-il là-bas ? Peut-être deux ans, à moins que l’hypothèse d’un prêt à Newcastle – propriété du fonds public d’investissement saoudien – ne se concrétise. Dans ce cas, plus rien n’aurait de sens dans un marché qui n’en a déjà plus beaucoup. Peu importe, en vérité : six ans plus tard, Ruben Neves n’a toujours pas goûté aux joies de la Ligue des champions. À 26 ans, sa carrière ressemble déjà à un gâchis. Car, au fond, il n’a pas respecté la seule demande qu’il mettait en avant en mai dernier, au moment de ses adieux à Wolverhampton. “Je ne l’ai jamais caché, je veux jouer la Ligue des champions”, avançait-il. Jorge Mendes en a décidé autrement…
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