Nouvelles Du Monde

La BCE envisage de relever encore les taux d’intérêt

La BCE envisage de relever encore les taux d’intérêt

2023-06-01 19:40:49

De président de la Caisse d’épargne, Georg Fahrenschon, a été l’un des plus virulents critiques de la politique de taux d’intérêt de la Banque centrale européenne durant son mandat de 2012 à 2017. Il a accusé la BCE de “semer les graines de la prochaine crise financière” avec ses achats d’obligations, et craint que les taux d’intérêt négatifs introduits en 2014 n’obligent les caisses d’épargne “à devenir des jongleurs de rendement, des joueurs de crédit ou des chasseurs de bonnes affaires en matière de liquidité”. Le successeur de Fahrenschon, Helmut Schleweis, a en revanche commencé à adopter des tons plus modérés envers la BCE de manière quelque peu résignée à partir de 2018.

Depuis l’été 2022, les caisses d’épargne accompagnent les hausses régulières de taux de la BCE. Cette relation compliquée est entrée dans une phase suivante ce jeudi : Schleweis n’a même pas mentionné la politique de taux d’intérêt de la BCE devant les 2700 participants du 27e Sparkassentag à Hanovre dans son discours de plus d’une demi-heure, qui a été ovationné.

L’euro numérique comme sujet central

Cette réticence n’était pas due au fait que Schleweis savait que la présidente de la BCE, Christine Lagarde, parlerait après lui. C’est quand même une rareté. Le prédécesseur de Lagarde, Mario Draghi, est resté à l’écart de tous les jours de la Sparkasse. La dernière personne à parler au nom de la BCE lors de cet événement des caisses d’épargne, qui a généralement lieu tous les trois ans, a été le président Jean-Claude Trichet en 2004. Aujourd’hui encore, les caisses d’épargne n’évitent pas les conflits avec la BCE, qui a été chargée des grandes banques publiques depuis 2014 est aussi la supervision bancaire.

Lire aussi  Lutte contre l'inflation : pas de marge de manœuvre pour les banques centrales

Pour Schleweis, il n’y a actuellement que des questions plus importantes que la politique des taux d’intérêt : l’euro numérique, par exemple, que la BCE examine pour introduire comme monnaie de banque centrale, et – c’est la crainte non seulement des caisses d’épargne, mais aussi des les banques commerciales représentées au sein de l’Association fédérale des banques privées telles que Deutsche Bank et Commerzbank – pourraient devenir un concurrent dans les opérations de paiement. La limite supérieure de 3 000 euros pour les euros numériques détenus par les consommateurs sur des comptes à la BCE, que le directeur de la BCE, Fabio Panetta, a évoquée, est considérée comme arbitraire et peut être augmentée à tout moment.

Schleweis, craignant apparemment que les dépôts des caisses d’épargne ne soient perdus pour la BCE, a demandé dans son discours si la banque centrale devrait avoir des comptes pour les clients finaux. Et si les paiements seraient politiquement contrôlés et suivis avec de l’argent programmé par la BCE. Lagarde y a répondu dans son discours, s’écartant du manuscrit. L’euro numérique sera l’affaire des banques commerciales, pas celle de la BCE, a-t-elle précisé. Les gens devraient pouvoir choisir de payer en espèces ou en euros numériques.

Lire aussi  Après la fusion avec le Credit Suisse - UBS: telles sont les opportunités pour la nouvelle mégabanque - Actualité

Dans son discours libre, le ministre fédéral des Finances Christian Lindner (FDP) s’est prononcé en faveur de l’innovation de la BCE et de l’introduction de la monnaie de banque centrale numérique comme mesure géopolitique stratégique, par exemple en vue de la Chine, qui promeut le yuan numérique. Lindner est également favorable à ce que les Allemands aient un accès direct à la monnaie numérique de la banque centrale via un compte BCE, ce qui est nécessaire en période d’augmentation des achats en ligne. Mais les paiements numériques devraient être aussi anonymes et protégés des données qu’avec de l’argent liquide. Lindner l’a résumé en quelques mots : il devrait être possible d’acheter du chocolat avec des euros numériques, même si cela n’est peut-être pas souhaitable en termes de politique de santé.

Faites attention aux prix qui déterminent en permanence l’inflation

Le président de la BCE Lagarde n’a laissé aucun doute sur le fait que l’inflation est trop élevée et que de nouvelles hausses des taux d’intérêt sont nécessaires pour la combattre – probablement la prochaine fois le 15 juin. Depuis juillet 2022, la BCE a augmenté son taux de dépôt de 3,75 points de pourcentage, passant de moins 0,5 % à 3,25 %. L’ampleur de la hausse du taux directeur dépendra avant tout de la façon dont les entreprises et les salariés utiliseront la marge de manœuvre que les prix de l’énergie n’augmenteront plus. Ce n’est pas à la BCE de décider, a déclaré Lagarde. Au contraire, les entreprises pourraient augmenter moins que par le passé les prix de leurs biens, voire les baisser, ce qui freinerait les taux d’inflation. Cependant, les entreprises pourraient également offrir à leurs employés des salaires plus élevés qui, selon le président de la BCE, seraient de 4 % inférieurs au niveau d’avant le déclenchement de la pandémie de corona en termes réels, c’est-à-dire après déduction de l’inflation en Allemagne. Cependant, le risque d’une inflation durablement élevée s’est alors accru.

Lire aussi  Un expert s'attend à un démantèlement de l'empire de René Benko

Au moins, la BCE ne fera pas dépendre ses futures décisions en matière de taux d’intérêt des perspectives générales d’inflation à moyen terme. Lagarde a annoncé que la BCE se concentrerait plutôt sur l’inflation sous-jacente ajustée des prix de l’alimentation et de l’énergie sur les prix qui ont un impact particulièrement long sur l’inflation.

Lindner veut soutenir la BCE dans la lutte contre l’inflation pour s’assurer que le gouvernement fédéral adhère à la limite d’endettement. En période de forte inflation, il serait contre-productif de s’endetter davantage, a déclaré le ministre des Finances. La limite d’endettement n’est pas son fétiche personnel, mais une exigence de la constitution et de la raison économique.



#BCE #envisage #relever #encore #les #taux #dintérêt
1685641838

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT