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Krypton. un film de Francesco Munzi – Forum sur la santé mentale

2023-12-15 09:00:00

Sortie en salles le 18 janvier 2024

Kripton enquête sur la vie suspendue de six garçons, âgés de vingt à trente ans, volontairement hospitalisés dans deux communautés psychiatriques de la banlieue de Rome, qui luttent contre des troubles de la personnalité et des états d’altération. À travers le récit du quotidien de nos protagonistes, des relations qu’ils entretiennent entre eux et avec le monde « adulte » composé de psychiatres, de professionnels et de familles elles-mêmes, le film nous amène à explorer en profondeur la subjectivité humaine. L’état extrême du trouble mental devient la clé pour approcher l’abîme mystérieux de notre esprit et, en même temps, une possible métaphore de notre époque.

notes du réalisateur

Krypton, qui signifie caché en grec, est le nom d’un élément chimique considéré comme historiquement imprenable et qui a échappé à toute tentative d’identification jusqu’au début des années 1900.

Mais Krypton (ou plutôt Krypton) est aussi une planète imaginaire, lieu d’origine de Clark Kent alias Superman.

Pour nous Krypton est avant tout le lieu de naissance de Marc Antoine, l’un des protagonistes de notre film, du moins c’est ce qu’il nous dit, précisant que la planète n’a pas explosé comme tout le monde le dit, mais est toujours là et “n’est pas très éloignée”. même si dans les effets “c’est assez éloigné”.

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Mon film est né d’approches progressistes, au sein de deux établissements psychiatriques de la banlieue de Rome, auprès de filles et de garçons souffrant de maladies mentales. C’est un film de recherche et de partage, réalisé avec des patients qui ont choisi de raconter leur histoire. Avec eux ont participé des médecins et des membres de la famille, dont la contribution a été fondamentale pour l’intégralité de l’histoire.

Quand j’ai commencé le tournage, il n’y avait pas d’écrit sur le projet, seulement l’envie d’avancer. Je ne connaissais pas a priori la forme à donner au film, ni son rythme. Il n’était pas possible d’émettre l’hypothèse d’un avant et d’un après, d’une préparation et d’une écriture, la matière était trop insaisissable pour être ordonnée aux méthodes de travail du cinéma. Il a fallu commencer le tournage, trouver les personnages principaux, la structure de l’histoire, son langage au fur et à mesure.

En fait, l’ossature du film est constituée d’éléments stylistiques simples d’observation, de conversations sous forme d’entretiens, d’images de rencontres entre médecin et patient, entre patients eux-mêmes et leurs familles, de confessions soudaines. Cependant, il n’a pas été facile d’obtenir le naturel nécessaire pour être réellement avec eux et faire “disparaître” la caméra.

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Cette façon de filmer, la seule juste, la seule possible, nous suggérait indirectement la forme du film, qui n’imposait qu’un éclairage naturel à une équipe très réduite, l’impossibilité d’utiliser un trépied et presque tout dispositif technique qui pourrait gêner ou polluer la relation avec les protagonistes.

Entre tout, mon désir principal était de trouver la voix, le langage, pour représenter, à travers le cinéma, des manières extrêmes d’être au monde. Des expériences qui appartiennent certes et surtout aux malades, mais avec lesquelles le monde dit normal partage, souvent sans l’admettre, des thèmes, des peurs et des questions désormais devenues inappropriées, honteuses ou interdites.

Notre présent, stimulé de manière obsessionnelle par une euphorie performative souvent vaine, tente d’exclure de la communication et souvent aussi de la « pensable » les questions fondamentales, universelles de l’être humain. Cela semble paradoxal mais ce sont justement les questions que se posent une grande partie des patients qui, contrairement à la plupart, restent dramatiquement bloqués car trop fragiles pour supporter ce poids.

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Il semble souvent que face à leurs questions, ils se retrouvent face au reflet miroir de notre présent indéchiffrable.

La folie me semble être la plus efficace et la plus contemporaine des métaphores possibles qui éclairent notre époque, compte tenu du sentiment « d’irréalité » qui semble parfois avoir englouti tout le monde.

Évidemment, il ne s’agit pas seulement d’une perception subjective, les données parlent clairement. Les médicaments psychotropes représentent l’une des principales composantes de la dépense pharmaceutique publique, des formes de détresse psychologique émergent qui n’étaient pas aussi pertinentes dans la psychopathologie du XXe siècle : troubles paniques, troubles borderline, anorexie, phénomènes de retrait social touchant des enfants de plus en plus jeunes.

Nous laissons les réponses aux raisons de cette tendance et aux traitements possibles aux médecins, spécialistes et experts.

Pourtant, l’acceptation, l’intégration et la normalisation du problème mental devraient être une tâche de la communauté tout entière. En revanche, c’est l’un des protagonistes du film, Benedetta, qui nous laisse entrevoir une solution possible, simple mais très puissante : l’importance de la proximité, le besoin de partage, la lutte contre l’isolement.



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